La compagnie aérienne low cost Ryanair a annulé préventivement 30 des 290 vols prévus jeudi en Irlande, en raison de la grève annoncée par ses pilotes employés directement dans le pays. Aux Pays-Bas, une Cour d’appel a confirmé que les employés basés dans le pays sont assujettis au droit local.

Faute d’un accord hier entre la spécialiste irlandaise du vol pas cher et le syndicat IALPA, la journée du 12 juillet 2018 sera marquée dans les aéroports irlandais par 30 annulations de vol, uniquement sur des liaisons avec le Royaume Uni. Tous les passagers affectés ont déjà été contactés, affirme Ryanair dans un communiqué, et se sont vu proposer des dates de voyage alternatives ou un remboursement. Les autres voyageurs de jeudi peuvent se présenter normalement au départ de leur vol qui « devrait être assuré ». Les routes de la low cost entre l’Irlande et les autres pays européens, dont la France au départ de Dublin et Cork, ne sont pas touchées par la grève.

Ryanair a présenté ses excuses aux clients irlandais affectés par la grève menée par « 94 des plus de 350 pilotes irlandais » (27% du total), qu’elle a « tout fait pour éviter » – le syndicat Forsa auquel est rattaché IALPA ayant rejeté selon elle « 21 invitations à négocier » sur les propositions faites par la low cost en matière d’ancienneté, de transferts entre bases ou de congés entre autres. La low cost explique au passage que ces pilotes « ont déjà obtenu une augmentation de salaire de 20%, gagnent jusqu’à 200 000 € par an, travaillent 5 jours on/4 jours off (un week-end à la fin de chaque semaine), bénéficient de promotions rapides et d’une sécurité d’emploi inégalée ».

Comme la veille, la low cost prévient qu’elle ne peut « pas exclure d’autres perturbations en juillet et en août », après le courrier envoyé aux autorités par « certains pilotes d’Aer Lingus » le 25 juin, « environ 10 jours avant la publication des résultats du scrutin pilote de Ryanair » pour les informer qu’ils envisageaient une série de grèves de 1 et 2 jours durant ces deux mois d’été.

Rappelons que les pilotes irlandais ne sont pas les seuls employés de la low cost à vouloir se mettre en grève : le syndicat VC en Allemagne fait voter les pilotes sur le principe d’une grève en aout, avec là aussi des « interférences de pilotes d’autres compagnies aériennes », tandis qu’un appel à la grève pour 24 à 48 heures fin juillet a été lancé par des syndicats d’hôtesses de l’air et stewards en Belgique, au Portugal, en Italie et en Espagne.

Aux Pays-Bas d’autre part, la cour de justice de Den Bosch a jugé en appel l’obligation pour Ryanair de se conformer au droit local pour le personnel basé dans le pays. Une employée de la base à l’aéroport d’Eindhoven avait été licenciée pour avoir refusé un ordre de transfert vers Dublin. La low cost maintenait que ses avions étant basés en Irlande, ce droit s’appliquait ; le jugement de mardi a au contraire réaffirmé la primeur du droit néerlandais, puisque l’employée en question « débutait et terminait son travail à Eindhoven, y était briefée » et que l’aéroport était bien une base opérationnelle de Ryanair. Outre les indemnités légales, la femme a obtenu 25.000 euros en dommages et intérêts. En première instance, un tribunal avait tranché en faveur de la low cost.

Ryanair entre grève en Irlande et droit néerlandais 1 Air Journal