La compagnie aérienne Qatar Airways a de « fortes probabilités » de quitter l’alliance Oneworld selon le patron du groupe IAG, dont elle est actionnaire.

Pour Willie Walsh, il est « fort probable » que le CEO du groupe qatari Akbar Al Baker fasse suite à la menace proférée le mois dernier de quitter Oneworld en 2019, soit six ans après avoir rejoint l’alliance – ce qui était et reste une première pour les compagnies du Golfe. Lors de la journée pour les investisseurs la semaine dernière, le directeur général du groupe rassemblant British Airways, Iberia, Aer Lingus, Vueling et Level a souligné que son homologue « ne dit pas ce genre de choses sans les penser vraiment », et a été profondément « agacé par la réaction de certains membres de Oneworld, en tant que partenaires » ; la menace est donc « réelle ». American Airlines, qui avait pourtant invité Qatar Airways à rentrer dans l’alliance, n’est pas nommée mais son dirigeant Doug Parker avait publiquement mené campagne contre les subventions prétendument reçues par Qatar Airways entre autres – avant de rejeter fermement et publiquement la proposition de la compagnie qatarie d’entrer dans son capital, et de « mal parler » d’elle selon les mots de M. Al Baker. La compagnie américaine a en outre annoncé la fin de son accord de partage de code avec Qatar Airways en mars (et d’un accord similaire avec Etihad Airways), précisant que «les relations entre American et ces transporteurs ne sont plus logiques pour nous».

IAG ne croit en revanche pas que ce départ de Oneworld aura la moindre conséquence pour son propre capital : le groupe était sponsor de Qatar Airways pour son entrée dans l’alliance, et lui a depuis « cédé » 20% de son capital, la relation passant en outre par la fourniture d’avions à British Airways quand nécessaire. Les deux compagnies aériennes explorent « de nouvelles façons de travailler ensemble » quelles que soient les imbrications financières ou de partenariat, a ajouté Willie Walsh dans ATW. Selon le site spécialisé, un préavis d’un an est nécessaire avant de quitter une alliance, en plus de pénalités financières.

Qatar Airways a aussi investi dans Cathay Pacific en novembre 2017 (à hauteur de 10%, comme dans le LATAM Airlines Groupe basé au Chili), mais également dans Meridiana en Italie (renommée depuis Air Italy). Malgré une perte annuelle de 69,1 millions de dollars l’année dernière annoncée en septembre, « la pire année depuis vingt ans », elle se dit encore prête à investir dans un transporteur américain – qui pourrait être JetBlue Airways, avec qui elle est déjà partenaire dans la compagnie charter JetSuite.

Le mois dernier, le porte-parole de Oneworld Michael Blunt déclarait : « comme dans toute famille, il existe de temps à autre des divergences d’opinions entre les membres individuels de l’alliance. Nous espérons toujours qu’ils pourront être résolus rapidement afin que toutes les parties puissent se réunir pour se concentrer sur la question clé pour nous tous: fournir un excellent service à nos clients du monde entier ».

Qatar Airways hors de Oneworld ? Très probable selon IAG 1 Air Journal