Plusieurs associations européennes de consommateurs, réunies au sein du Bureau européen des consommateurs (BEUC), ont engagé des actions pour dénoncer la pratique du “no show” des compagnies aériennes qui prévoit qu’un passager n’ayant pas utilisé une première partie d’un vol combiné se voit refuser l’embarquement par la suite.

En effet, à partir du moment où le passager n’a pas utilisé une première partie du trajet, pour une raison quelconque, il sera refusé sur le tronçon de parcours suivant, en général le vol retour, sauf en payant des frais supplémentaires. Ainsi, chez Air France, le passager qui n’utilise pas son vol aller doit payer un supplément de 125 à 500 euros pour pouvoir prendre son vol retour. D’autres compagnies aériennes annulent purement et simplement la réservation du vol retour, au client d’acheter un nouveau billet d’avion.

« La clause de ‘no show’ est tout simplement injuste, s’indigne Monique Goyens, directrice générale du BEUC, dans un communiqué, le passager a payé pour les billets et s’attend à pouvoir les utiliser. Vous pourriez avoir raté votre vol aller, ou avoir trouvé un meilleur moyen de vous rendre à un point B, il n’y a pas d’excuses pour les compagnies aériennes d’annuler le reste de votre billet ».  

Au nom de la défense des consommateurs européens, le BEUC a adressé une lettre à la Commission européenne pour demander l’interdiction de cette clause du “no show” (non-présentation à l’embarquement). Deux associations, aux Pays-Bas et en Grèce, ont annoncé un recours en justice contre la compagnie néerlandaise KLM. L’association britannique « Which ? » a, pour sa part, envoyé des courriers préalables à une action similaire pour demander à Air France, KLM, Swiss, Qatar Airways, Emirates, British Airlines, Virgin Atlantic, Flybe et Singapore Airlines de cesser cette pratique.

Fabrice Dariot, patron de l’agence de voyage Bourse des vols, s’en félicite : “Cette action du BEUC donne du baume au coeur des consommateurs et des agence de voyages qui ont toujours été à leurs côtés“. Mais, rappelle-t-il, “il reste un bastion de l’abus de droit et des déséquilibres économiques à entreprendre cependant: la retarification au détriment du consommateur ou de son agence de voyages d’un billet aller-retour si le retour n’est pas consommé. On a vu des compagnies taxer des agences de voyages par le truchement d’ADM (mémo de débit d’agence ou ajustement tarifaire, ndlr)”. Comprendre, le client utilise l’aller mais pas le retour volontairement parce que le billet aller-retour est moins cher que le billet aller-simple.

“Tous les professionnels savent que les aller-simples sont vendus plus chers que les aller-retours si la compagnie pense que le client est en situation de stress ou de détresse : deuil, maladie, impératif professionnel et qu’il n’a pas le temps d’étudier sérieusement l’offre tarifaire du marché“, explique Fabrice Dariot. “Cette pratique honteuse ne concerne que les compagnies régulières nationales faisant l’objet de toutes les aides étatiques et sectorielles et non pas les affreuses low cost que nos hommes politiques habitués à la classe Affaires et au cumul des miles dénoncent avec tant d’empressement. Plus de morale pour moins de scandales?” 

Des associations de consommateurs demandent l'interdiction de la clause du "no show" 1 Air Journal