Les dirigeants de la compagnie aérienne Alitalia devraient rencontrer à Atlanta leurs homologues de Delta Air Lines, la piste d’une offre américaine évoquée depuis l’automne semblant se préciser. Lufthansa serait privilégiée pour le réseau européen.

Selon le quotidien La Stampa qui cite un responsable anonyme, la rencontre de cette semaine porterait sur une « transaction » et impliquerait également des cadres de Ferrovie dello Stato (FS), qui avait déjà présenté une offre non liante en octobre dernier et a pris la tête des négociations. L’arrivée de Delta dans le capital d’Alitalia aurait l’assentiment du gouvernement italien, car elle « n’entrainerait aucune suppression d’emploi », serait « plus facile à mettre en œuvre » et renforcerait la présence du transporteur transalpin sur l’intercontinental. Et sa richesse permettrait de régler en partie la question du remboursement exigé par l’Europe du prêt-relais de 900 millions d’euros accordé par le gouvernement italien. Delta, dont le président Glen Hauenstein avait travaillé chez Alitalia comme COO et CCO entre 2003 et 2005, n’a pas commenté ces informations. Rappelons que la compagnie italienne fait partie de l’alliance SkyTeam et de la coentreprise transatlantique fondée par Delta et Air France-KLM.

Le réseau européen profiterait lui d’un « accord avec Lufthansa », ajoute le journal, les négociations étant prévues plus tard en janvier ; le CEO du groupe allemand Carsten Spohr avait pourtant officialisé son renoncement à une prise de participation, expliquant qu’il est « hors de question pour nous d’investir aux côtés d’une entité publique ».

La low cost easyJet avait également déposé en octobre une « offre révisée » en ligne avec sa « stratégie actuelle en Italie », réaffirmant être « toujours intéressée par une Alitalia restructurée dan le cadre d’un consortium ». Mais La Stampa croit savoir que cette offre est « moins attrayante » car impliquant l’achat d’une partie de la flotte et le recours à « un nombre réduit de personnel ». Une prise de participation plus tard n’est toutefois pas exclue.

FS est censé remettre à la fin du mois au gouvernement italien un plan industriel pour Alitalia, mise sous « administration extraordinaire » début mai 2017. Elle emploie quelque 11.000 salariés, et aurait coûté près de 10 milliards d’euros aux contribuables italiens au cours des 20 dernières années, « soit plus que la capitalisation boursière d’Air France-KLM, Turkish Airlines, Norwegian, Finnair et SAS » selon certaines sources. …

EasyJet ou Delta à la rescousse d’Alitalia ?