La famille Airbus A220 a reçu l’approbation ETOPS 180 de la part de Transports Canada, en attendant celles de la FAA et de l’EASA. La baisse des coûts envisagée pour rendre rentable le monocouloir canadien passera par des renégociations avec les sous-traitants, l’augmentation de la production ne suffisant pas.

L’A220, ex-Bombardier CSeries, est le premier avion civil à obtenir la certification ETOPS domestique de la part de Transports Canada, souligne Airbus dans son communiqué du 14 janvier 2019, cette capacité étant « disponible en option » pour les opérateurs de l’A220-100 et de l’A220-300. Elle leur permettra d’exploiter leurs appareils jusqu’à une distance correspondant à 180 minutes de vol par rapport à l’aéroport de déroutement le plus proche, ouvrant la voie à son exploitation sur de nouvelles liaisons directes « sans restriction au-dessus des océans ou dans des régions peu desservies ou éloignées », par exemple entre les aéroports de Londres et New York ou entre Auckland et Papeete.

« Ce jalon ETOPS franchi par l’A220 s’ajoute aux nombreuses performances déjà offertes par la famille A220, aujourd’hui inégalées », a déclaré Florent Massou, Chef du programme A220 au sein d’Airbus. « Seul appareil en production de sa catégorie capable d’effectuer à la fois des opérations d’approche à forte pente et des trajets long-courriers, l’A220 offre décidément de nouvelles possibilités de liaisons pour les compagnies », a ajouté Rob Dewar, Chef, de l’ingénierie et du soutien à la clientèle pour le programme A220.

Airbus A220 : ETOPS 180 au Canada et chasse aux coûts 1 Air Journal

De son côté, le CEO du partenariat entre Airbus et Bombardier sur le programme A220 Philippe Balducchi a évoqué dans un entretien accordé à ATW « la très bonne compréhension sur les coûts de base » désormais acquise, et qui va être suivie par des négociations avec les fournisseurs – dont les contrats accords par Bombardier au lancement de la famille CSeries étaient très avantageux en raison des risques associés au nouveau programme. Ces négociations « sont toujours en cours », précise le dirigeant, la réduction des coûts unitaires visée étant à deux chiffres. L’augmentation du rythme de production (17 avions livrés en 2017 et 33 en 2018 dont 20 au deuxième semestre) apporte bien sûr des gains de productivité ; à la FAL de Mirabel, en voie d’agrandissement, s’ajoutera celle de Mobile en Alabama, dont le premier coup de pioche sera donné mercredi 16 janvier et qui devrait assembler quatre A220 par mois. Aucun objectif de production n’est donné pour 2019, le cap des dix avions par mois devant être atteint vers le milieu des années 2020.

« Seul appareil fabriqué sur mesure pour le marché des 100 à 150 sièges, l’A220 affiche une consommation de carburant inégalée et offre un confort digne d’un gros-porteur dans un monocouloir. Cet appareil conjugue des caractéristiques aérodynamiques avancées, des matériaux innovants, ainsi que la dernière génération de moteurs PW1500G Geared Turbofan de Pratt & Whitney, permettant de réduire la consommation de carburant d’au moins 20% par siège par rapport aux avions de la génération précédente. Avec un rayon d’action pouvant aller jusqu’à 3200 nm (5920 km), l’A220 offre les performances d’un monocouloir de plus grande capacité ». Sur un carnet de commandes de plus de 537 appareils à ce jour, 57 A220-100 et A220-300 ont été livrés aux compagnies aériennes airBaltic, Swiss International Airlines, Korean Air, Delta Air Lines et Air Tanzania.

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