Alors que de nouvelles compagnies -Great Dane Airlines, Swiss Skies, Athens Spirit, Firnas Airways, etc.- annoncent leur décollage prochain dans le ciel européen, d’autres en faillite comme Flybmi, Germania, Primera Air et Cobalt Air ont cessé définitivement leurs activités, abandonnant au sol des milliers de passagers lésés qui ont déjà payé leurs billets d’avion.

Alors que les agences de voyages immatriculées auprès de l’Association internationale du transport aérien (IATA) fournissent des garanties financières et que les tour-opérateurs ont également cette obligation en vertu de la législation européenne pour protéger les consommateurs contre une faillite, il n’existe aucune protection pour les consommateurs contre la faillite d’une compagnie aérienne. L’IATA s’oppose fermement à une telle caisse de garantie, estimant que les compagnies majeures n’ont pas à payer pour les petites compagnies à risque.

Les faillites récentes de Flybmi, Germania, Primera Air et Cobalt Air relancent la nécessité d’une protection pour les clients de vols secs. Face à l’entêtement de l’IATA, voyagistes et tour-opérateurs en appellent à l’Union européenne (UE).

Aussi, l’Association européenne des agences de voyages et tour-opérateurs (ECTAA), « appelle les décideurs de l’UE à introduire une législation européenne spécifique établissant un mécanisme obligatoire supporté par les transporteurs aériens pour protéger les passagers contre les défaillances des compagnies aériennes, dont le coût serait inclus dans le prix du billet ». Un mécanisme de protection (sous forme de caisse de garantie) qui devrait s’appliquer aux compagnies aériennes de l’UE et éventuellement aussi aux transporteurs non-UE, pour tous les billets vendus dans l’UE.

« Les agence de voyages française ainsi que les tour-opérateurs offrent tous une garantie financière, bancaire ou APST. Nous protégeons les fonds déposés chez nous par le grand public. Faut-il que la Commission Européenne soit faible ou soumise au lobby des compagnies aériennes, pour ne pas avoir imposé la même chose aux transporteurs ? » dénonce Fabrice Dariot, patron de l’agence en ligne Bourse-des-vols.com. « Ce n’est pourtant pas compliqué : on peut décoller d’un aéroport de la communauté européenne si on a mis trois mois de chiffre d’affaires en contre-garantie auprès d’un organisme financier. Quand on pense que le cartel IATA impose des mesures drastiques aux distributeurs pour continuer de travailler alors qu’elle accepte en son sein des entreprises douteuses et défaillantes… on se dit que le ciel échappe encore au bon sens et au bon droit ».