La compagnie aérienne low cost easyJet a finalement renoncé à participer au sauvetage d’Alitalia aux côtés de Delta Air Lines. Et ce alors qu’un plan de redressement doit être présenté à la fin du mois.

Après des discussions avec Ferrovie dello Stato Italiane (FS) et Delta Air Lines « sur la formation d’un consortium pour explorer les options pour les futures opérations d’Alitalia », la spécialiste britannique du vol pas cher a annoncé le 18 mars 2019 avoir « pris la décision de se retirer du processus ». EasyJet « reste attaché à l’Italie » selon son communiqué, un marché clé où elle transporte actuellement 18,5 millions de passagers par an et emploie 1400 pilotes et membres d’équipage, tous sous contrat local. Et elle « continue d’investir » dans ses trois bases italiennes dans les aéroports de Milan, Naples, Venise, « comme nous l’avons fait en installant des appareils supplémentaires à Venise et à Naples l’été dernier ».

Ferrovie dello Stato, qui mène le processus de reprise de la compagnie nationale italienne placée sous « administration extraordinaire » depuis mai 2017, avait annoncé en février des négociations sur une offre commune de 400 millions d’euros par easyJet et Delta Air Lines, sans engagement sur un éventuel accord. Son directeur Gianfranco Battisti était d’ailleurs à Atlanta ce weekend selon la presse italienne, afin de convaincre Delta dont le CEO Ed Bastian voulait « freiner les impatiences » au début du mois ; la compagnie américaine a confirmé hier que les négociations se poursuivaient avec « son partenaire de longue date » (dans l’alliance SkyTeam et dans la coentreprise transatlantique avec Air France-KLM). Une autre possibilité concerne Lufthansa, qui n’a pas fait d’offre mais exigeait un plan de licenciements drastiques – ce que le gouvernement italien a refusé jusque là.

Le gouvernement italien a fixé à la fin mars la date butoir pour qu’un plan de relance d’Alitalia soit présenté ; il fait en outre face à l’échéance européenne sur le prêt-relais de 900 millions d’euros accordé à son transporteur national en difficultés. Rappelons que cette incertitude ne plait guère aux syndicats de pilotes et de PNC d’Alitalia : une grève de quatre heures est déjà prévue le 25 mars par l’ensemble des syndicats d’Alitalia, celui des pilotes évoquant même des arrêts de travail de 72 heures. Une « conférence nationale » avec le ministère des transports doit se tenir jeudi et vendredi.

Alitalia a enregistré 21.491.659 passagers l’année dernière (+0,9% par rapport à 2017), une croissance tirée par le long-courrier (2,72 millions de passagers, +7,1%). Les revenus liés au secteur du fret ont également augmenté de 9,3% en 2018.

Alitalia : ce sera sans easyJet 1 Air Journal