La compagnie aérienne low cost WOW Air a mis fin à ses opérations jeudi, laissant des milliers de passagers bloqués sur les deux rives de l’Atlantique. Bulgaria Eagle en a fait de même après la faillite plus tôt cette semaine de sa maison-mère Germania.

L’annonce le 28 mars 2019 de la faillite de la spécialiste  islandaise du vol pas cher basée à l’aéroport de Reykjavik-Keflavik, où une trentaine de vols ont été annulés y compris vers et depuis Paris et Montréal, n’est pas une grande surprise après les renoncements successifs des investisseurs potentiels Icelandair et Indigo Partners. WOW Air a tout d’abord « suspendu » tous les vols hier le temps d’une dernière tentative pour trouver un financement, puis a finalement expliqué avoir « cessé ses activités ». Dans un courrier envoyé à ses quelque 1000 employés, le CEO Skuli Mogensen a déclaré : « je ne me pardonnerai jamais de ne pas avoir agi plus tôt, car il est évident que WOW est une compagnie aérienne incroyable et que nous étions sur la bonne voie pour faire à nouveau de grandes choses ». Sur les neuf premiers mois de 2018, la low cost affichait une perte avant impôts de près de 42 millions de dollars ; elle avait bien trouvé un accord avec les créanciers sur une restructuration incluant la transformation en actions 49% de sa dette (42 millions au total également), mais n’avait pas de solution pour les 51% restant.

Pour les quelques 4000 passagers bloqués en Islande et dans 27 aéroports d’Europe et d’Amérique du nord, WOW air a expliqué que ceux « dont le billet a été payé avec une carte de crédit sont invités à contacter leur société de carte de crédit pour vérifier si un remboursement du prix du billet sera émis. Les passagers qui ont acheté leur billet auprès d’un agent de voyages dans l’Espace économique européen dans le cadre d’un forfait comprenant vols, hébergement et autres services sont « protégés par la directive voyages à forfait » ; il leur est conseillé de contacter leur agent de voyages pour organiser un autre vol. Les passagers ayant acheté une assurance voyage, ou ceux dont la carte de crédit inclut une telle protection, peuvent être en droit de réclamer une indemnisation et une assistance en raison de retards ou de perturbations du voyage ; « cependant, cette compensation est souvent limitée », souligne la low cost. Qui souligne que ses passagers peuvent également avoir droit à une indemnisation de sa part, « notamment conformément à la réglementation européenne sur les droits des passagers aériens. En cas de faillite, les réclamations doivent être adressées à l’administrateur / liquidateur ».

Des « tarifs d’assistance » ont immédiatement été proposés par plusieurs autres compagnies aériennes, à commencer par XL Airways France qui met en place des mesures exceptionnelles pour les titulaires de billets WOW AIR sur la ligne Paris – New York. « Pour des voyages du 6 avril (reprise des vols XL Airways entre Paris et New York) au 30 avril 2019, les passagers impactés pourront voyager en liste d’attente au prix unique de 100 € TTC/vol. Pour des voyages du 1er mai au 28 juin (dernier retour), ils pourront bénéficier de tarifs remisés jusqu’à 30% par rapport au tarif public disponible aux dates souhaitées. Ces rescue fares sont disponibles au départ de Paris comme au départ de New York, en aller simple ou en aller/retour. Les réservations sont à effectuer auprès des centres d’appel de la compagnie : en France : 0 892 692 123 (0,35 €/min  + coût de l’appel), ou aux Etats-Unis : +1 877 496 9889. Cette offre est soumise à la présentation des billets électroniques WOW AIR valables pour des voyages au-delà du 28 mars 2019 ». Icelandair ainsi que les low cost easyJet, Norwegian et Wizz Air ont également mis en place des solutions tarifaires pour venir en aide aux clients de WOW air.

L’arrêt des opérations de la compagnie islandaise est aussi une (petite) mauvaise nouvelle pour Airbus, qui équipait toute sa flotte : WOW Air n’opérait plus hier qu’un A320neo, huit A321 et deux A321neo – contre vingt avions en novembre dernier. Elle avait en particulier vendu quatre A321 à Air Canada, et retourné deux A320 et deux A330-300 à la société de leasing Avolon, chez laquelle la low cost avait commandé quatre A330neo.

Cette faillite fait suite à celles d’Air Berlin et Niki, Primera Air, VLM Airlines, SkyWork Airlines, Cobalt Air, Small Planet Airlines et Azur Air entre autres ; et elle intervient dans la même semaine que celle de Germania, dont la filiale Bulgarian Eagle basée à Sofia a finalement cessé les opérations hier (la compagnie suisse Germania Flug AG n’est pas affectée).

Faillites dans le ciel européen : au tour de WOW Air 1 Air Journal