En hausse de +5,5 %, le trafic aérien français « ne dévie pas de sa belle trajectoire en mars » selon les statistiques mensuelles de la DGAC. En cumul annuel, le trafic aérien progresse de +5,0% au terme du premier trimestre, soit un rythme équivalent à celui de l’année 2018 (+5,1%).

En progrès de +6,1 %, le marché intérieur s’affirme le contributeur le plus dynamique à la croissance du mois. Celui-ci progresse significativement sur l’ensemble de ses segments : à l’essor soutenu des lignes transversales en Métropole (+9,9%) s’ajoute pour le second mois consécutif, un beau sursaut observé sur les liaisons métropolitaines desservant Paris (+4,9%) ; les relations entre la Métropole et les Outre-mer (+3,5%) s’affichent également à la hausse malgré le reflux relevé sur La Réunion (-7,3%), à relativiser au regard de la progression record enregistrée l’an dernier à la même époque. Au terme du premier trimestre, le marché intérieur progresse en cumul annuel de +4,7%, avec une réalisation grimpant à +11,4% sur les relations transversales métropolitaines mais culminant à +2,3% en Métropole sur les liaisons radiales et +2,0% sur les lignes entre la Métropole et les Outre-mer.

Le trafic international demeure favorablement orienté en mars 2019 (+5,3%). À la différence des mois précédents, ce n’est plus d’Amérique (+7,0%) mais d’Afrique (+8,8%) que provient la croissance la plus intense ; le trafic vers l’Europe progresse de +4,5% alors que celui avec l’Asie augmente de +3,6%. Parmi les destinations les plus dynamiques du moment, Brésil (+30,6%), Tunisie (+16,7%) et Maroc (+12,3%) continuent tout particulièrement à se distinguer. À l’issue du trimestre, le trafic international croît en cumul annuel de +5,1% avec des pointes à +8,7% vers l’Amérique et +7,2% vers l’Afrique ; parmi les principales destinations, seule l’Algérie présente des chiffres en repli (-3,7%).

Côté compagnies aériennes, le différentiel de croissance négatif en défaveur du pavillon français (+4,8% contre +6,0% pour les opérateurs étrangers) continue ce mois-ci à se réduire fortement ; il atteint même, à -1,2 point, un niveau inédit depuis juin 2017. Si à l’international, la compétition demeure relativement serrée (écart de -0,6 point entre les transporteurs nationaux et leurs concurrents), c’est encore sur le marché intérieur que se creuse le déficit français (-7,5 points). Apprécié en cumul annuel, l’érosion de la part de marché des opérateurs tricolores s’atténue au regard du mois précédent : -0,7 point (contre -0,9 point) en nombre de passagers transportés ; -0,5 point (contre -0,7 point) en terme de passagers kilomètres transportés (PKT).

Côté aéroports, toutes les grandes plateformes présentent des chiffres positifs mais chacune profite diversement de la conjoncture haussière. À Paris, CDG enregistre comme en février un nouveau +7,1% (soit une progression sur le trimestre de +5,7%) ; Orly en revanche perdure dans une certaine atonie : +1,0% en mars, +0,6% sur le trimestre. C’est en région que les progressions les plus spectaculaires sont réalisées avec ce mois-ci, une croissance à deux chiffres à Nantes comme à Lyon, Bâle-Mulhouse, Bordeaux et Beauvais ; les hausses les plus mesurées se concentrent sur les aéroports les plus méridionaux : Toulouse (+5,5%), Marseille (+3,2%) et Nice (+1,7%).

Côté régularité, les indicateurs poursuivent leur franc redressement profitant, comme en février, d’une météorologie relativement plus clémente mais bénéficiant également en mars, d’un climat social plus apaisé dans le secteur aérien (entame en mars 2018 du mouvement de grève perlé affectant l’ensemble Air France/HOP). Le taux des vols retardés de plus d’un quart d’heure au départ a ainsi été ramené de 28,3% à 23,1%, soit un gain de 5,2 points, tandis que le retard moyen au départ (tous vols confondus) a été contenu à 12,9 minutes contre 16,2 minutes, soit 3,2 minutes de moins que l’an dernier. Les journées où le trafic a été le plus perturbé ont été le 4 (en raison de la tempête Freya) puis le 19 (journée de grève dans la fonction publique en France).

Côté mouvements d’avions, la croissance du nombre de mouvements contrôlés en France métropolitaine fléchit (+1,2% en mars mais +3,7% sur le trimestre), principalement en raison du tarissement de l’essor des survols du territoire (+2,2% en mars, +4,9% sur le trimestre) ; la progression du nombre de vols touchant les aéroports métropolitains conserve pour leur part, leur régime de croisière : +1,5% en mars, +1,7% sur le trimestre.

Trafic aérien en France : +5,5% en mars 1 Air Journal

Aéroport Marseille-Provence ©AMP Camille Moirenc