La compagnie aérienne low cost Ryanair a été condamnée à verser des centaines de milliers d’euros aux huit pilotes licenciés après la fermeture de sa base d’Eindhoven aux Pays-Bas.

Un tribunal d’Hertogenbosch a condamné la spécialiste irlandaise à verser entre 380.000 et 480.000 euros à chacun des huit pilotes basés à l’aéroport d’Eindhoven, qui avaient été licenciés après avoir refusé une mutation suite à la fermeture de la base en novembre dernier. La justice a également accepté de « dissoudre » les contrats des huit employés en question en date du 1er mai, estimant qu’il n’y avait « aucune chance de continuation » – en en faisant porter la responsabilité à Ryanair. La compagnie aérienne n’a pas encore réagi au jugement mais peut se porter en appel.

La fermeture de la base d’Eindhoven, où 49 pilotes étaient employés et quatre Boeing 737-800 stationnés, avait été portée devant la justice par le syndicat de pilotes VNV (seuls les salariés employés directement par la compagnie aérienne étaient concernés par la procédure). Le tribunal d’Hertogenbosch avait déjà conclu en novembre que Ryanair avait « abusé de ses pouvoirs en tant qu’employeur en ordonnant aux équipages de partir à l’étranger », et lui avait interdit de muter qui que ce soit contre sa volonté. La décision de la low cost semblait constituer « une mesure de représailles aux grèves à l’échelle européenne » auxquelles les pilotes néerlandais avaient participé ces derniers mois, précisait le verdict de l’automne. Ryanair avait dans la foulée confirmé la fermeture de la base, expliquant que « tous les pilotes, hôtesses de l’air et stewards se sont déjà vu proposer des transferts de base », et qu’elle respecterait le choix de ceux « préférant le licenciement à un transfert de base ».

Outre Eindhoven, Ryanair avait annoncé à la mi-octobre qu’elle fermerait aussi la base de Brême en Allemagne, et ramènerait dans celle de Weeze le nombre de 737-800 basées de cinq à trois, « dans le cadre de la dégradation de son résultat pour l’exercice clos le 31 mars ». La low cost avait revu à la baisse ses prévisions en raison de la hausse du carburant, du recul du trafic et de la réduction des réservations à terme, provoquées par des grèves coordonnées entre pilotes et équipages de cabine en Allemagne, en Hollande, en Belgique, en Espagne. Rappelons qu’à Dublin, elle avait envoyé un préavis de licenciement à 300 pilotes et PNC avant de le retirer deux mois plus tard, à la signature d’accords avec les syndicats irlandais.

Ryanair doit indemniser les pilotes d’Eindhoven 2 Air Journal