La compagnie aérienne low cost Norwegian Air Shuttle a enregistré au premier trimestre un revenu en hausse de 14% mais une perte nette 50 fois plus élevée que l’année dernière, même si la perte d’exploitation a reculé. Les problèmes du Boeing 737 MAX, entre immobilisation de ceux mis en service et retards de livraisons, pourrait lui coûter jusqu’à 52 millions d’euros en 2019.

La principale priorité de la spécialiste norvégienne du vol pas cher « est le retour à la rentabilité grâce à une série de mesures, notamment un vaste programme de réduction des coûts, un portefeuille de routes optimisé et la vente d’aéronefs », a-t-elle répété le 25 avril 2019 en présentant ses résultats financiers trimestriels, « caractérisé par une réduction des coûts, une augmentation des revenus et une amélioration significative des performances de ponctualité ». La perte nette de Norwegian s’est élevée à 1,48 milliard de couronnes norvégiennes NOK (153,9 millions d’euros) contre 46 millions un an plus tôt, sur un chiffre d’affaires de 8 milliards de NOK en hausse de +14%, « principalement en raison de la croissance intercontinentale et de l’augmentation du trafic dans les pays nordiques ». Le coût unitaire hors carburant de Norwegian a diminué de 8% au cours du premier trimestre, tandis que la perte d’exploitation a reculé de 2,23 à 1,46 milliard de NOK.

Selon le communiqué de Norwegian, le programme interne de réduction des coûts de la société, Focus2019, a été mis en œuvre « et a permis d’obtenir des réductions de coûts de 467 millions de NOK ce trimestre ». La société a également renforcé son bilan grâce à une augmentation de capital de 3 milliards de NOK entièrement souscrite, garantissant ainsi une situation financière plus solide. Norwegian se dit « bien placée pour continuer à attirer de nouveaux clients, notamment sur le marché des voyages long-courriers, où le développement est plus fort que sur le marché des voyages à courte distance ».

Plus de 8 millions de passagers ont voyagé avec Norwegian pendant les trois premiers mois de 2019, soit une croissance de 9%, avec un coefficient d’occupation à 81%. La ponctualité des vols a « considérablement augmenté » ce trimestre, passant de 73% à 81,3%, tandis que la régularité est restée inchangée à 98,7%.

« Je suis satisfait des développements positifs de ce trimestre, malgré les problèmes du 737 MAX. Nous avons pris une série d’initiatives pour améliorer la rentabilité en réduisant les coûts et en augmentant les revenus. Nous optimisons notre structure de base et notre réseau pour rationaliser nos opérations, ainsi que des désinvestissements d’avions, des reports de livraisons d’aéronefs et, surtout, la mise en œuvre de notre programme de réduction des coûts internes, qui stimulera nos finances. Je suis également ravi que les chiffres de réservation et la demande globale pour les mois à venir semblent prometteurs », a déclaré le PDG de Norwegian, Bjørn Kjos.

Norwegian : revenu en hausse mais perte creusée au T1 1 Air Journal

La low cost a – comme le reste du monde – cloué au sol ses 18 Boeing MAX 8 à la mi-mars, et va continuer à tenter de limiter les perturbations pour les clients en les répartissant sur d’autres vols et en faisant appel à la location avec équipage. L’objectif numéro un est d’exploiter son emploi du temps conformément au programme : « nos collègues dévoués travaillent jour et nuit pour trouver des solutions pour nos clients. Ils continueront à faire tout leur possible pour que tous les vols continuent de partir comme prévu, quelle que soit la durée pendant laquelle le MAX reste hors service », a poursuivi le dirigeant qui évoque des « réunions productives » avec Boeing sur le sujet. Cette immobilisation devrait lui coûter près de 52 millions d’euros – si elle ne se prolonge pas, et la low cost a déjà annoncé que la facture sera envoyée au constructeur.

Après avoir annoncé un accord avec Boeing sur un nouveau report de livraisons de 14 737 MAX, Norwegian a d’autre part détaillé les économies attendues par la même opération chez Airbus : sa filiale leasing Arctic Aviation Assets DAC va économiser 670 millions de dollars en 2020 et 2021, et jusqu’à 2,4 milliards de dollars sur les cinq prochaines années en reportant l’arrivée de nouveaux A320neo et A321LR (le nombre n’est pas précisé dans l’accord « de principe »). La société de leasing basée à Dublin avait déjà annoncé le 10 avril ces reports de monocouloirs remotorisés européens, et en février ceux de douze 737 MAX 8 et quatre A321 LR. Fin 2018, Norwegian avait des engagements pour 92 MAX 8, 63 A320neo et 30 A321LR.

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