Malgré une réunion de négociation avec les syndicats de pilotes, la compagnie aérienne SAS Scandinavian Airlines a de nouveau annulé tous ses vols pour ce jeudi, septième jour d’une grève qui lui coûterait plus de 10 millions de dollars par jour.

Aux 330.000 passagers déjà affectés depuis le début du conflit lancé vendredi par les pilotes de la compagnie scandinave s’ajouteront entre 40.000 et 60.000 autres ce 2 mai 2019, tous les vols étant de nouveau annulés (les opérations de SAS Ireland et des transporteurs sous-traitants ne sont pas concernées par le mouvement). Le médiateur norvégien Mats Wilhelm Ruland avait pourtant réuni hier les différentes parties à Oslo, déclarant à la chaine de télévision NTB : « nous allons essayer de trouver une solution au conflit. Je crois toujours en une solution, mais c’est un défi ». Le syndicat SPF (Svensk Pilotförening) en Suède et ses collègues en Norvège et au Danemark, représentant quelque 1500 pilotes (95% du total) n’ont pas pour autant mis fin à leur grève ; leurs revendications portent selon eux principalement sur les conditions de travail et les plannings, mais aussi sur les salaires ; le SPF estime que les hausses de salaires de 13% réclamées sont en ligne avec la moyenne européenne.

SAS Scandinavian Airlines a en outre annoncé la mise au chômage technique hier de 930 hôtesses de l’air et stewards et de 70 employés au bagage en Norvège, selon la chaine suédoise SVT qui cite la responsable des médias Knut Morten Johansen : « la grève affecte nos passagers dans une mesure que nous n’avons pas vue à l’époque moderne. C’est une situation stressante et dramatique, et nous faisons tout notre possible pour trouver une solution rapide ». Le site de la compagnie indique d’ailleurs la reprise de certains vols annoncés comme annulés, par exemple vers Copenhague au départ des aéroports de Hong Kong, Tokyo, Athènes, Rome et Bucarest.

La compagnie de Star Alliance expliquait déjà mardi qu’elle « souhaite poursuivre les négociations et parvenir à un accord pour mettre fin à la grève le plus rapidement possible ». Mais les revendications des pilotes « entraîneront une augmentation significative des coûts pour SAS, qui menacerait la compétitivité à long terme de l’entreprise et, par conséquent, les emplois de tous les employés », a déclaré le CEO Rickard Gustafson. La compagnie aérienne, qui avait frôlé la faillite en 2012, estime via son président Carsten Dilling qu’elle pourrait finir l’année dans le rouge.

Grève de SAS Scandinavian : toujours pas de vols ce jeudi 1 Air Journal