Nombreux chauffeurs de taxi au départ de l’aéroport Paris-Charles de Gaulle pour Paris intra-muros évitent de passer par la Porte de la Chapelle pour éviter à leurs clients étrangers la vue des campements de sans-papiers et des toxicos, selon une enquête du journal 20 Minutes.

« La première image que les touristes ont, en arrivant à Paris, plus belle ville du monde, ce sont les tentes, les réfugiés, les toxicos… Quand je peux, j’évite au maximum de passer par la Porte de la Chapelle », affirme un chauffeur de taxi de 53 ans, dont 20 ans de métier, à 20 Minutes. Il privilégie «la porte de Clichy ou la porte d’Asnières, surtout le soir et la nuit », au lieu de la Porte de la Chapelle. Pour cause, les touristes ne sont pas rassurés à la vue des campements occupés par des sans-papiers : «Il y a une certaine agressivité des gens à la rue. Ce n’est agréable pour personne ».

« Quand je viens de Roissy, je passe par la porte de Clichy ou Maillot. A la Chapelle, des gens tentent d’ouvrir la portière, de casser la vitre. Ce n’est pas vendeur pour nos clients, surtout des touristes qui découvrent Paris. Avant, la situation faisait mauvais genre, maintenant c’est dangereux », raconte un autre chauffeur de 40 ans, dont 11 ans à faire le trajet entre l’aéroport et Paris la nuit.

Jean-Michel Métayer, riverain et fondateur du collectif de locataires Vivre au 93 Chapelle, confirme : « Certains chauffeurs au départ de Roissy ne rentrent pas à Paris par la porte de la Chapelle, pour ne pas montrer au monde entier l’état du secteur. Ils prennent d’autres itinéraires pour ne pas passer à la Chapelle. Ils passent par la porte Maillot, la porte de Champerret, pour éviter que les touristes en arrivant de l’autoroute A1 ne voient ça ».

Tourisme : des taxis de Paris-CDG évitent Porte de la Chapelle pour ne pas «choquer» leurs clients étrangers 1 Air Journal

Porte de la Chapelle @Ralf.treinen