La croissance tendancielle du trafic ajoutée à l’effet de rattrapage conduisent ce mois-ci à une progression de +9,1% du nombre de passagers aériens en France en avril 2019. L’an dernier, un conflit social avait en effet affecté le groupe Air France, avec un impact évalué à quatre points sur la croissance mensuelle. Sur les quatre premiers mois de l’année, la hausse du trafic s’établit à +6,2%, soit quelques trois millions de passagers supplémentaires et une fréquentation du ciel français franchissant pour la première fois le cap des 50 millions de passagers à ce stade de l’année.

Selon les statistiques mensuelles de la DGAC, le marché intérieur est ce mois-ci le grand gagnant du rebond avec une hausse de sa fréquentation culminant à +9,9%. « L’aubaine bénéficie à l’ensemble de ses segments », variant de +7,5% pour les liaisons domestiques métropolitaines desservant Paris jusqu’à +15,0% pour les autres lignes intérieures en Métropole. À contre-courant de la tendance générale, les liaisons entre la Métropole et La Réunion un « effet ressac » de -3,9% après une progression de +26,3% en 2018. En cumul annuel, le trafic intérieur progresse de +6,1% au terme du mois d’avril, avec des indicateurs favorablement orientés sur chacun de ses faisceaux et, avec à l’échelle des principales liaisons, une confirmation de l’exception réunionnaise (-4,5%).

Le marché à l’international (+8,8%) affiche en avril des chiffres témoignant également de sa « bonne vitalité, avec une amplitude de l’effet rattrapage plus ou moins marquée selon les continents » : en témoignent ainsi les résultats observés en forte hausse vers l’Amérique (+16,1%) comme ceux plus mesurés enregistrés vers l’Europe (+7,4%) et l’Asie (+6,8%). En termes de destinations, en marge du mouvement général, le Royaume-Uni (+3,7%) et l’Algérie (-0,2%) confirment une certaine atonie de leur marché. En cumul annuel, au tiers de l’exercice, le continent américain reste le plus dynamiques (+10,7%), avec une tendance plus particulièrement appuyée pour le marché de l’Atlantique Nord (+11,9%) ; à l’opposé, l’Asie est la région où la progression du volume d’activité est la moindre (+4,7%), malgré l’essor pourtant appuyé de sa principale destination (Chine +9,8%).

Côté compagnies aériennes, le pavillon français « profite à plein de l’effet rattrapage » avec un différentiel de croissance positif s’établissant à +4,5 points aux dépens de ses concurrents (+11,9 % contre +7,4%). Cette situation d’ensemble recouvre cependant des réalités très contrastées : le différentiel de croissance est l’avantage des transporteurs nationaux sur le marché international (+7,8 points) mais pas sur trafic intérieur (-10,6 points). Apprécié en cumul annuel, l’érosion de la part de marché des opérateurs hexagonaux s’atténue en conséquence par rapport au mois précédent : -0,3 point en nombre de passagers transportés (-0,8 point pour le cumul arrêté en mars) ; en passagers kilomètre transportés, l’embellie du mois se traduit même par une inversion de tendance, avec un gain de +0,1 point (-0,5 point au terme du mois précédent).

Côté aéroports, les tendances sont très contrastées parmi les dix plateformes majeures, la plupart des grands aéroports tirent profit de la conjoncture du moment avec une croissance à deux chiffres ou presque, dont Paris-CDG (+12,9%). Beauvais (+6,7%) n’est pas affecté par l’effet rattrapage, alors que Toulouse (+1,1%) et Orly (-0,4%) confirment leur atonie du premier trimestre. En cumul annuel, Nantes tient la corde sans conteste (+21,3%), Bordeaux (+12,4%) et Bâle-Mulhouse (+10,3%) franchissent également la barre des 10%, Lyon (+9,8%) s’en approche. À l’exception d’Orly (+0,3%) et Toulouse (+1,1%), les autres aéroports connaissent une hausse marquée de leur fréquentation (de +5,8 % à Nice à +8,9 % à Beauvais, avec en particulier un +7,7 % enregistré à CDG).

Côté régularité, l’accalmie dessinée au premier trimestre se confirme en avril, avec ce mois-ci encore une certaine restauration des indicateurs : le taux des vols retardés de plus d’un quart d’heure au départ a ainsi été ramené à 27,2%, soit -0,9 point qu’en avril 2018 ; le retard moyen au départ (tous vols confondus) a été réduit de 15,9 à 14,9 minutes, soit un gain d’une minute par rapport à l’an dernier.

Côté mouvements aériens, le nombre de vols contrôles en France métropolitaine repart franchement à la hausse en avril (+5,8%). À la hausse habituelle des survols du territoire (+6,5%), la tendance haussière est également portée par la très bonne dynamique des vols touchant les aéroports métropolitains (+5,8%).

Trafic aérien en France : +9,1% en avril 1 Air Journal