La compagnie aérienne Aeroflot relance samedi une liaison entre Moscou et Marseille, un retour après vingt-et-un an d’absence rendu possible par l’expansion de l’accord aérien entre la France et la Russie. Sa perte nette a augmenté de moitié au premier trimestre.

A partir du 1er juin 2019, la compagnie nationale russe proposera cinq vols par semaine entre sa base à Moscou-Sheremetyevo et l’aéroport de Marseille-Provence, opérés en Airbus A320 bi-classe. Les départs sont programmés tous les jours sauf mardi et jeudi à 8h35 pour arriver à 11h50, les vols retour quittant le sud de la France à 12h55 pour se poser à 17h50. Aeroflot est en concurrence avec Aigle Azur (vers Domodedovo depuis mars dernier) sur cette route abandonnée en mars 1998 ; sa partenaire de l’alliance SkyTeam, Air France, avait aussi renoncé à cette ligne en 2014.

Moscou « est principalement une ville d’import de touristes même si nous tablons sur une fréquentation de la liaison à 30% française », expliquait dans TourMag Julien Boullay, responsable commercial de l’aéroport marseillais, selon qui jusqu’au mois de mars la capitale russe était « la 2e ville après New York envoyant le plus de touristes à Marseille, sans avoir de vol direct ». Valérie Broquet, représentante d’Aeroflot en France, ajoutait : « l’année dernière, j’ai réalisé une augmentation des réservations de 40% grâce au seul mois de juillet, et la curiosité du public ne s’est pas éteinte » après la Coupe du monde de football en Russie – remportée par la France. Le Moscou – Marseille « est une ligne faite pour durer, nous n’ouvrons pas des liaisons pour voir », a conclu la représentante. La compagnie russe dessert également Paris-CDG, Lyon et Nice.

Le groupe Aeroflot a d’autre part annoncé des résultats financiers trimestriels marqués par une augmentation de 23,3% du chiffre d’affaires pour atteindre 138,041 milliards de roubles (1,897 milliard d’euros) et de 21,2% de l’EBITDA (à 293 millions d’euros), mais aussi par un perte nette en hausse de 51,2% à 216,3 millions d’euros (nouvelle norme IFRS 16). Au premier trimestre de 2019, le groupe « a poursuivi son développement conformément à la stratégie approuvée », et a transporté 12,8 millions de passagers, soit une augmentation de 16,2% par rapport à la même période en 2018. La croissance du nombre de passagers « et l’évolution positive des rendements » sont opposés aux facteurs de marché, « notamment les fluctuations des taux de change et les coûts de carburant » selon Andrey Chikhanchin, directeur général adjoint du commerce et des finances chez PJSC Aeroflot. Comme lors des trimestres précédents, précise-t-il dans un communiqué, l’influence la plus importante sur les coûts du premier trimestre de 2019 a été la hausse des coûts de carburant (+28,4%), en plus de l’appréciation de 10,2% du rouble. Le coût unitaire CASK a augmenté de 6,4% pour les mêmes raisons. « La saison hivernale est traditionnellement la période la plus difficile de l’industrie, car les compagnies aériennes continuent d’assumer des coûts fixes alors que la demande baisse en raison du caractère saisonnier du nombre de passagers. Cet effet saisonnier, combiné à l’impact continu de prix du carburant et effets de change plus forts », ont été à l’origine de la perte nette, souligne Andrey Chikhanchin.

Aeroflot fait son retour à Marseille, creuse ses pertes 1 Air Journal