Le syndicat SNPNC-FO représentant les hôtesses de l’air et stewards veut rencontrer « dès que possible » Michael O’Leary, CEO de la compagnie aérienne low cost Ryanair, au sujet des salaires et conditions de travail des PNC basés dans l’hexagone.

Dans un tract intitulé « Ryanair : we need to talk » et diffuse le 13 juin 2019, le syndicat revient sur une déclaration du dirigeant de la spécialiste irlandaise du vol pas cher la veille, lors d’une conférence de presse dans sa nouvelle base à l’aéroport de Marseille-Provence : « On s’est engagé quand on a annoncé le lancement de nos bases françaises à avoir des contrats français soumis à la législation française avec des taxes françaises et un salaire minimum français et même au-delà ». Le SNPNC-FO dénonce l’extrême précarité vécue par les PNC Ryanair basés en France, « ayant constaté des salaires nets allant de 300 à 600 euros » ;  Michael O’Leary « justifie ces salaires misérables » en affirmant que ces employés « n’avaient pas travaillé le mois complet, et nous avons rencontré des problèmes sur le paiement des taxes ». Cette réponse est mensongère selon le syndicat, car les bases françaises ont été ouvertes le 1er avril 2019 et ces salaires prennent en compte les mois complets d’avril et de mai.

Le SNPNC-FO dénonce par ailleurs le caractère « illégal » des contrats de travail des PNC Ryanair basés en France, qui « ne respectent pas le SMIC, le paiement des heures supplémentaires, la confidentialité et la disponibilité des salariés en arrêt maladie, la clause de mobilité et beaucoup d’autres items ».

Le syndicat demande donc à rencontrer M. O’Leary dès que possible « pour établir un dialogue social chez Ryanair et régler urgemment les problèmes rencontrés par les salariés ». Et en profite pour « rappeler à Pascal Personne, Président du directoire de la SA Aéroport de Bordeaux-Mérignac, et à Philippe Bernand, Président du directoire du l’aéroport de Marseille Provence, que les stratégies de développement des aéroports « ne doivent pas s’accomplir sur le dos des conditions de travail et de rémunération des salariés de leurs plateformes aéroportuaires respectives ».

Rappelons que c’est le sort d’une centaine de PNC venus de Grande Bretagne « ayant viré au cauchemar » à Marseille comme à Bordeaux qui était mentionné dans une enquête du Monde en mars dernier. Ryanair avait alors réagi à ces accusations, déclarant que les Français « représentant la plus grande proportion de notre personnel de cabine » dans les deux bases. Elle rappelait dans le quotidien que « les équipages de cabine de chacune de nos 83 bases commencent et terminent leur journée dans leur ville d’origine, bénéficient de tableaux de service favorables [cinq jours de travail suivis de trois jours de congés], de formidables opportunités de promotion, alors que la compagnie aérienne poursuit sa croissance rapide, d’une sécurité d’emploi inégalée. Ils peuvent gagner jusqu’à 40 000 euros par an ».

Bases françaises : le SNPNC veut parler à Ryanair 1 Air Journal

©AMP-Camille Moirenc