Deux mois après l’arrêt de ses opérations en Inde comme à l’international, la compagnie aérienne Jet Airways n’a pas trouvé de repreneur. Elle fait désormais face à une procédure de faillite.

Suite à l’arrêt des vols le 17 avril 2019 après des défauts de paiement auprès des loueurs d’avion et des fournisseurs de carburant, lestée par une dette de 1,2 milliard de dollars et faute d’avoir trouvé un repreneur, la compagnie privée autrefois première en Inde fait face à la justice. Le consortium de prêteurs indiens dirigé par la State Bank of India (SBI) ont annoncé le 17 juin « après des délibérations en bonne et due forme » le début de la procédure de faillite « en vertu du code indien de l’insolvabilité et de la faillite ». Leur communiqué précise qu’ils n’ont reçu qu’une seule « offre conditionnelle », qui proviendrait de l’actionnaire de Jet Airways Etihad Airways (24% du capital, réduit à 12% depuis le début de la crise). La SBI était devenue actionnaire majoritaire en mars dernier, été espérait obtenir de nouveaux fonds. Mais un emprunt provisoire d’environ 218 millions de dollars, qui aurait permis à Jet Airways de continuer à opérer, n’a jamais été finalisé.

Face à une dette colossale, des salaires impayés depuis des mois pour certains employés et une flotte en constante réduction, Jet Airways avait dévoilé fin mars son plan de restructuration, avec la conversion des créances en capitaux propres via l’émission de 114 millions d’actions (au consortium dirigé par la SBI) mais aussi le départ de son fondateur et président Naresh Goyal. La procédure de faillite permettra aux créanciers – si la cour l’autorise – de vendre les actifs de la compagnie privée, dont des avions, des créneaux d’aéroport, une activité de maintenance

La flotte de Jet Airways ne compterait plus que six ATR et un Boeing 737-800 contre un maximum de 123 décembre dernier. Elle employait autrefois plus de 16.000 personnes, mais la plupart de ses navigants ont rejoints les compagnies aériennes rivales, qui ont également récupéré ses créneaux dans les aéroports du pays (jusqu’au 15 juillet pour l’instant). La low cost AirAsia India et la compagnie régulière Vistara (toutes deux filiales du Tata Group) ont immédiatement sauté sur l’occasion, en particulier à l’aéroport de Mumbai. La cotation des actions de Jet Airways seront suspendues le 28 juin ; elles ont perdu 16% lundi et encore 15% ce matin, douzième jour consécutif de chute (-61% au total).

Jet Airways : la procédure de faillite lancée 1 Air Journal