La reprise de la compagnie aérienne Alitalia tenterait deux nouveaux investisseurs, Toto Holdings et German Efromovich – qui vient de se faire débarquer d’Avianca. Une vidéo de promotion de sa nouvelle route entre Rome et Washington a été retirée de Youtube après des accusations de racisme.

Placée sous « administration extraordinaire » depuis deux ans, la compagnie nationale italienne pourrait entrevoir le bout du tunnel. Onze ans après une première tentative, le groupe d’infrastructure Toto Holdings a confirmé via un porte-parole au quotidien Il Messaggero son intérêt pour un investissement, « mettant à profit son expérience entrepreneuriale et ses ressources économiques adéquates ». Le groupe veut toutefois être « partenaire industriel de référence », et avoir son mot à dire dans la préparation du plan d’entreprise par Ferrovie dello Stato (FS), chargé de boucler le tour de table. Quant à German Efromovich, débarqué fin mai de la présidence d’Avianca, il a affiché son intérêt pour acquérir jusqu’à 30% du capital d’Alitalia : « nous souhaitons rejoindre la direction de la société et j’aimerais être le directeur général, au moins au début », a-t-il expliqué dans Il Sole 24, les quelque 275 millions d’euros nécessaires devant venir de ses fonds personnels et de trusts (« pas besoin d’emprunter », a-t-il précisé).

La date limite de dépôt des offres pour participer au plan de sauvetage d’Alitalia a été reportée au 15 juillet. Luigi di Maio a confirmé dans la Repubblica l’intérêt de ces deux investisseurs, ainsi que celui du président du club de football Lazio Roma Claudio Lolito. Le vice-premier ministre et ministre du développement économique italien a rappelé qu’à ce jour, FS s’est engagée pour prendre 30% du capital, Delta Air Lines entre 10% et 15%, et le trésor 15% (« un peu plus que Delta »), et « quelques autres expressions d’intérêt ont été reçues ces derniers jours ». Et il a laissé la porte ouverte à Atlantia, même si le gestionnaire de Rome-Fiumicino (entre autres) a déjà réitéré son refus de participer.

La compagnie de l’alliance SkyTeam a fait face à un autre problème cette semaine, côté relations publiques : comme elle l’avait déjà fait avec Abraham Lincoln, George Washington ou George Bush, elle a utilisé un acteur pour jouer Barack Obama dans une vidéo promotionnelle de sa route entre Rome et Washington, lancée en mai dernier. Mais la peau foncée au maquillage de l’acteur en question a immédiatement déclenchée la fureur outre-Atlantique, accusations de racisme et d’ignorance à l’appui. La vidéo a été retirée dès hier de Youtube, Alitalia publiant un message d’excuse sur les réseaux sociaux en promettant « de tirer les leçons de ce qu’il s’est passé ». .

Alitalia entre investisseurs et mauvais goût 1 Air Journal