La compagnie aérienne Aigle Azur a publié un droit de réponse réfutant la possibilité d’une fermeture prochaine faute d’avions, et veut rassurer ses clients sur les opérations durant ce mois d’aout qui s’annonce record. Mais les GDS indiquent une suspension de sa route entre Paris et Sao Paulo dès le mois de septembre.

Evoqué ce matin,  l’article du Figaro publié dans son édition du 8 août 2019 a provoqué une réaction rapide d’Aigle Azur, qui veut « apporter à la fois des rectifications et un démenti aux informations publiées ». Elle explique dans un communiqué qu’elle « dispose aujourd’hui d’une flotte de 11 aéronefs (9 A320 et 2 A330 long-courrier). Il est vrai que début juin, un seul loueur d’avion a repris un appareil A320 en sortie d’entretien qu’elle exploitait, utilisant des moyens fallacieux. Aigle Azur a affrété un appareil similaire cet été pour assurer les vols et entend reprendre un de ses deux appareils qu’elle loue à la TAP dès cet hiver 2019 ». Depuis, contrairement à ce qu’indique Le Figaro, Aigle Azur affirme : « aucun propriétaire d’avion qu’elle exploite ne presse Aigle Azur de lui rendre un appareil. La compagnie affiche près de 25 millions d’euros de trésorerie à date ».

Aigle Azur « assure et entend assurer tout son programme de vol, le mois d’août 2019 devant en outre être un mois record en termes de chiffre d’affaires, battant tous les précédents chiffres d’affaires mensuels réalisés ». À l’instar de « bon nombre d’acteurs du secteur, notamment en Europe, Aigle Azur ne nie aucunement avoir des difficultés dans un contexte particulièrement difficile (flygscam, projet d’éco contribution, sur-capacité hiver dernier en Europe, impact pétrole automne 18) ». La compagnie « travaille sur différents projets pour assurer sa pérennité à la fois à moyen et long terme. Son Comité d’Entreprise (CE) en est actuellement saisi et l’étudie dans les prérogatives qui sont les siennes. Toutes les forces vives d’Aigle Azur sont mobilisées pour assurer le transport, le confort et la sécurité de ses milliers de passagers ».

La stratégie passée d’Aigle Azur « était adaptée à sa situation d’antan », poursuit le communiqué. « Lorsque son nouveau management en a pris la direction il y a deux ans, l’entreprise avait une structure trop lourde doublée d’une activité trop faible pour celle-ci. Avec l’appui et surtout les assurances de ses partenaires : le chinois Hainan Airlines (filiale de son actionnaire de référence le groupe HNA) et le brésilien Azul, le développement des vols longs courriers sur ces destinations était la meilleure réponse à apporter car garanti par ces partenariats et donc sans risques. Imprévisibles, des évolutions récentes dans le soutien apporté à Aigle Azur par ses actionnaires a mis à mal cette stratégie ».

La compagnie aérienne rappelle par ailleurs que si elle a « souffert dans le passé de nombreux conflits sociaux qui se sont déroulés régulièrement jusqu’en 2017, la nouvelle direction avec le concours de la majorité des syndicats y a justement mis un terme en privilégiant la paix sociale au travers du dialogue. Par ailleurs, les pilotes d’Aigle Azur sont effectivement mieux payés et traités que dans d’autres compagnies, comme chez Ryanair par exemple, en France ils ne sont pas les mieux rémunérés après ceux d’Air France. Ce « classement » publié est donc faux ».

Dont acte. Mais les GDS consultés par Airlineroute montrent ce matin que la liaison d’Aigle Azur entre sa base de Paris-Orly et l’aéroport de Sao Paulo-Viracopos, inaugurée en juillet 2018, n’est plus disponible à la réservation : les quatre rotations hebdomadaires en Airbus A330-200 ne sont plus proposées à partir du 10 septembre. Si cela se confirme, ce sera la fin de son activité long-courrier hors Afrique, alors qu’elle espérait encore au printemps relancer des vols vers Pékin (une ligne suspendue à la fin de l’hiver dernier, après six mois d’activité)…

Aigle Azur rassure – mais suspend Sao Paulo 1 Air Journal

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