Un accord trouvé entre la direction de la compagnie aérienne low cost Lauda et ses pilotes devrait leur éviter toute suppression d’emploi, alors que la maison-mère Ryanair Holdings prépare jusqu’à 900 licenciements chez les navigants d’ici la fin de l’année.

Basée à l’aéroport de Vienne-Schwechat, la spécialiste autrichienne du vol pas cher s’attendait depuis le mois dernier à des coupes sombres dans les effectifs : son CEO Andreas Gruber avait annoncé que 30 des 125 navigants pourraient perdre leur emploi s’ils n’acceptaient pas les « changements nécessaires ». D’après l’agence APA, c’est désormais chose faite : les représentants du personnel ont conclu le 12 aout 2019 un accord sur deux points selon leur président Sandro Mayer, le premier concernant une « nouvelle formulation » de la pratique plaçant les pilotes en vacances d’office quand ils atteignaient la limite annuelle de 900 heures de vol, et le deuxième sur la réduction d’office de 10 à 7 jours de congés quand les 850 heures de vol n’étaient pas atteintes. Ces « modifications de langage sont acceptables », a déclaré Sandro Mayer. Le CEO de Lauda n’a pas confirmé cet accord mais « prépare une déclaration » selon ATW.

Lauda a enregistré en 2018 une perte de 140 millions d’euros, qui devrait être réduite à 50 millions cette année. Acquise par le groupe Ryanair (75% du capital, puis 100% en janvier dernier), l’ex-Laudamotion opère cet été une flotte de 21 A320 de 180 places vers 38 destinations

Ryanair Holdings affichait au troisième trimestre un recul de 21% des bénéfices, précisant alors que le coût unitaire hors carburant avait augmenté de 4% « principalement en raison de la consolidation de Lauda (absente dans l’exercice précédent), le retour de « leasing chers » à Lufthansa – les avions ont été remplacés par 20 contrats de wet lease d’Airbus A320 moins onéreux – et une augmentation de 21% des frais de personnel ». Le groupe a déjà annoncé des fermetures de bases au Portugal et en Espagne, et menace de licenciements environ 900 navigants pour cause de sureffectif en partie dû à la réduction du taux de départ des navigants, que le directeur général Michael O’Leary décrit comme étant « tombé à zéro » grâce aux meilleurs conditions salariales engendrées par la reconnaissance des syndicats. La low cost fait du coup face à de multiples menaces de grèves.

Ryanair : accord avec les pilotes de Lauda à Vienne 1 Air Journal

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