La direction de la compagnie aérienne low cost Transavia France regrette le préavis de grève pour six semaines déposé par le syndicat de pilotes SPL, alors que s’achève à peine celle menée durant trois jours par la CGT.

La menace planait depuis la semaine dernière : après avoir donné de la voix le mois dernier, le syndicat SPL proche de la CFDT, représentant les 79 pilotes « historiques » de la filiale d’Air France spécialisée dans le vol pas cher (recrutés à partir de sa création en 2006), a déposé hier un préavis de grève pour la période du 1er septembre au 15 octobre 2019, principalement afin de participer aux négociations en cours. Comme celui de la CGT (majoritaire chez les hôtesses de l’air et stewards de la low cost), qui dénonçait entre autres dans un communiqué la « mainmise d’Air France », le préavis du SPL explique qu’il n’est « pas acceptable que des organisations syndicales extérieures viennent négocier notre avenir, nos conditions de travail et nos rémunérations ». Le syndicat réclame le « strict respect des instances représentatives du personnel de Transavia et de ses syndicats représentatifs ». Et il rappelait hier que l’accord sur le développement de la flotte de Transavia France n’a toujours pas été finalisé, le SNPL demandant des modifications (pour des raisons purement juridiques selon La Tribune) – les « historiques » voudraient aussi avoir leur mot à dire, notamment sur la perte de leur ancienneté.

Ces mouvements font suite à la signature de l’accord par le SNPL majoritaire (représentant 350 pilotes AF détachés chez la low cost) ; le deuxième syndicat de pilotes d’Air France, le SPAF, s’était lui opposé au projet notamment pour ses conséquences sur la carrière des jeunes pilotes. D’après les calculs du SNPL cité dans La Tribune, les pilotes historiques seraient les grands gagnants de l’accord avec « une augmentation de 4 à 5% pour les commandants de bord et 15% pour les copilotes », plus les primes en tant que pilotes instructeurs, tandis que les salaires des détachés AF seront gelés en 2020 ; des chiffres démentis par le SPL.

Regrettant ce préavis du syndicat de pilotes, un communiqué de la direction de la low cost déclarait hier soir que les discussions ont débouché sur « des avancées significatives pour tous les pilotes de Transavia France », et que cet accord « permettra la création d’emplois au sein de l’entreprise ». Et elle précisait que les discussions sur le développement de Transavia France « sont menées dans le cadre d’un projet d’accord de Groupe Pilotes négocié avec les syndicats représentatifs au niveau du groupe de pilotes Air France et Transavia France : le SNPL et le SPAF », comme le permet la loit EL Khomri de 2016 ; « l’ensemble des pilotes de Transavia est représenté dans les négociations au travers des syndicats représentatifs ».

Rappelons que l’accord du mois dernier permettra à Transavia France de dépasser le cap des 40 Boeing 737-800, fixé depuis 2014. Ce sera fait avec de nouveaux pilotes détachés d’Air France, avec leur système de rémunération plus avantageux que celui des « historiques » – mais avec les mêmes conditions de travail.

Grèves Transavia : finie chez les PNC, en vue pour les pilotes 1 Air Journal

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