La guéguerre entre la France et les Pays-Bas sur la gouvernance du groupe aérien Air France-KLM a repris, le directeur général de l’Agence des participations de l’Etat français (APE) Martin Vial jugeant que les Néerlandais ne peuvent être présents à la fois dans le capital du groupe et dans celui KLM.

On la croyait apaisée en mars dernier, avec la mise en place d’un groupe de travail binational suite à l’entrée surprise de La Haye à hauteur de 14% dans son capital. Mais les négociations n’ont guère progressé et la tension entre les deux pays ne s’est pas calmée, comme le prouve la sortie de Martin Vial (codirecteur du groupe de travail avec Christiaan Rebergen, trésorier général du ministère des Finances néerlandais) : « nous souhaitons une normalisation de la structure capitalistique », explique le directeur général de l’APE dans Le Figaro. Il souligne que si les deux Etats sont égalité dans le capital d’Air France-KLM, les Pays-Bas sont aussi présents dans KLM (5,9%) alors que « « nous ne sommes plus au capital d’Air France ». Une double présence qui crée un « déséquilibre dans la gouvernance » selon Martin Vial, et empêche une gestion « totalement autonome » de KLM par la direction du groupe.

Les Pays-Bas devraient donc « choisir » entre être dans le capital du groupe ou dans celui de KLM, d’autant que dans un groupe international « une filiale ne peut imposer une forme de représentation dans le conseil d’administration de la maison-mère », insiste le directeur de l’APE dans La Tribune. Et de rappeler qui si le groupe a accepté les arguments néerlandais pour entrer au capital d’Air France-KLM (rétablir l’équilibre avec la France et protéger les intérêts nationaux, en particulier de l’aéroport d’Amsterdam-Schiphol), seul l’hexagone a fait des efforts, prenant « un tournant très important en matière de gouvernance » avec la nomination d’un non-français aux manettes du groupe – le Canadien Benjamin Smith.

Les Pays-Bas doivent donc « se comporter vis-à-vis d’Air France-KLM comme vis-à-vis d’une entreprise cotée normale », ajoute Martin Vial, rappelant que le groupe est désormais véritablement international – avec la présence dans son capital de Delta Air Lines et de China Eastern Airlines.

Gouvernance d’Air France-KLM : les tensions nationalistes de retour 1 Air Journal

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