L’ancien ingénieur en chef de la compagnie aérienne Ethiopian Airlines l’accuse de graves manquements dans la sécurité, y compris d’avoir accédé aux données de maintenance après l’accident de son Boeing 737 MAX 8 en mars dernier.

Désormais réfugié aux Etats-Unis où il demande l’asile politique, Yonas Yeshanew a déposé plainte auprès de la FAA contre son ancien employeur, accusant « quelqu’un » chez la compagnie nationale éthiopienne d’avoir accéder aux données de maintenance après le crash du vol ET302 le 10 mars dernier, qui avait fait 157 victimes. Un accès en violation des règles de sécurité, qui prévoient que tous les documents relatifs à un avion accidenté soient scellés immédiatement. Même si M. Yeshanew n’affirme pas que des changements ont été effectués dans ces données après le crash, il soutient que la pratique entre dans le cadre d’une longue série de manquements allant de mécaniciens surmenés à des employés sous-qualifiés.

Dans les documents présentés par l’homme de 39 ans et publiés entre autres par CBC figurent entre autres des accusations selon lesquelles Ethiopian Airlines avait validé des réparations incomplètes voire non effectuées sur des avions et ignoré ses courriels avertissant du problème – un audit de la FAA il y a trois ans ayant « révélé que presque tous les 82 mécaniciens, inspecteurs et superviseurs dont les dossiers ont été examinés, n’avaient pas les exigences minimales pour faire leur travail ». Yonas Ueshanew affirme en outre qu’Ethiopian Airlines dispose d’un centre de détention à l’aéroport d’Addis Abeba où elle peut interroger voire torturer des employés. Il y serait passé pendant dix heures en juillet après avoir été soupçonné de contacts avec des journalistes ; quatre jours plus tard, il partait aux Etats-Unis.

Ethiopian Airlines a rejeté catégoriquement toutes les accusations, décrivant le lanceur d’alerte comme un « employé mécontent » qui avait été rétrogradé en raison de « graves faiblesses en matière de leadership, de discipline et de manque d’intégrité » (lui affirme avoir été promu à plusieurs reprises au cours de ces douze ans dans la compagnie). L’ancien ingénieur en chef « a inventé une fausse histoire sur Ethiopian Airlines, en partie pour se venger de sa rétrogradation alors qu’il travaillait en Éthiopie, et en partie pour développer probablement un dossier pour obtenir l’asile aux États-Unis. Nous voudrions confirmer une fois de plus que toutes ses allégations sont fausses et sans fondement ».

D’autres anciens employés d’Ethiopian Airlines ont déjà porté des accusations similaires ; Yonas Yeshanew clame de son côté qu’il « rêve de retourner dans son pays natal, l’Éthiopie, et même de retourner travailler chez Ethiopian Airlines. Je dois révéler la vérité, la réalité au monde, pour que la compagnie aérienne soit réparée parce qu’elle ne peut pas continuer comme elle le fait actuellement ».

Crash du 737 MAX : un lanceur d’alerte dénonce Ethiopian Airlines 1 Air Journal

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