Les Etats-Unis ont donné leur feu vert à la coentreprise entre les compagnies aériennes Air France-KLM, Delta Air Lines et Virgin Atlantic, confirmant au passage qu’Alitalia n’en fera pas partie.

Après l’accord du gendarme européen de la concurrence et l’accord provisoire donné début aout par le DoT (Department of Transportation), ce dernier a donné son feu vert à l’élargissement à Virgin Atlantic de la coentreprise transatlantique lancée il y a dix ans par le groupe franco-néerlandais et la compagnie américaine (et à laquelle Alitalia s’était jointe en 2015). Cette joint-venture commune « éliminera les lacunes qui empêchent une coordination complète entre les deux coentreprises parallèles de Delta avec Virgin d’une part et Air France-KLM de l’autre », écrit le régulateur américain dans un communiqué. La nouvelle coentreprise commune « offrira aux consommateurs les mêmes avantages que les entreprises communes précédentes, tels qu’une capacité et une coopération accrues, ainsi que de nouveaux bénéfices, tels que davantage d’options sur les vols européens », ajoute le DoT qui demandera un compte-rendu détaillé tous les cinq ans.

Air France-KLM présentait le projet au printemps comme permettant à la coentreprise de devenir « le choix privilégié des passagers » voyageant sur l’axe transatlantique « par son réseau large et équilibré, son programme de vols adapté aux besoins, ses tarifs compétitifs et ses avantages réciproques dans le cadre des programmes de fidélité de chacune des compagnies, notamment la possibilité de gagner et échanger des miles sur chacune d’elles. Les clients pourront également bénéficier de la mutualisation des espaces de chaque compagnie au sein des principaux aéroports, afin d’améliorer les transferts et garantir un accès facilité aux salons des compagnies pour les passagers premium ». L’été dernier, le groupe estimait la valeur du partenariat transatlantique à 13 milliards de dollars avec plus de 300 vols transatlantiques par jour, 108 routes directes et plus de 340 destinations en Europe, au Royaume Uni et aux Etats-Unis. Rappelons qu’au terme de l’opération qui devrait être finalisée d’ici la fin de l’année, Air France-KLM fera l’acquisition d’une participation de 31% dans Virgin Atlantic pour un montant de 220 millions de livres sterling, aujourd’hui détenue par Virgin Group ; Virgin Group conservera une participation de 20% ainsi que la présidence de la compagnie britannique, tandis que Delta Air Lines conservera sa participation de 49% dans la compagnie britannique (elle détient également 9% d’Air France-KLM).

La décision du DoT est cependant accompagnée d’un caveat : les immunités accordées à Delta et Air France-KLM en ce qui concerne Alitalia et CSA Czech Airlines seront annulées sous six mois. Le ministère a été en particulier sensible aux arguments de JetBlue selon qui la présence de la compagnie italienne, en grandes difficultés financières, réduirait la concurrence sur l’axe USA-Europe ; l’inclusion « à une date ultérieure » d’Alitalia dans la coentreprise élargie, prévue dans la demande, est « juridiquement interdite et invalide du point de vue de la procédure », arguait la low cost – à qui le DoT a donc donné raison. Il se dit « conscient que Delta cherche à conclure des accords commerciaux avec Alitalia afin de poursuivre sa coopération dans le cadre de la JVA modifiée. Toutefois, la demande des codemandeurs d’inclure Alitalia dans sa coentreprise révisée est prématurée ». Air France-KLM, Delta et Virgin Atlantic disposent donc de six mois pour sauver Alitalia et trouver un accord commercial…

Coentreprise : feu vert à Air France-KLM, Delta et Virgin – sans Alitalia 1 Air Journal

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