Le groupe Air France-KLM a confirmé la fin de l’accord prévoyant son investissement dans Virgin Atlantic, sans impact sur la coentreprise qui les lie à Delta Air Lines. La compagnie aérienne Air France poursuit de son côté son engagement environnemental, notamment via un partenariat avec la Fondation Solar Impulse.

Le communiqué du groupe franco-néerlandais le 4 décembre 2019 précise qu’un accord « est discuté selon lequel Air France-KLM ne prendra pas de participation dans Virgin Atlantic », ce qu’avait confirmé deux jours plus tôt Richard Branson, ex-CEO et principal actionnaire de la compagnie britannique. Les deux parties n’ont jugé « plus nécessaire » l’acquisition d’une participation dans Virgin Atlantic, comme le prévoyait un accord de juillet 2017 dans lequel le milliardaire vendrait 31% u capital pour un montant de 220 millions de livres (258 millions d’euros). Les trois partenaires de la coentreprise transatlantique élargie, qui vient de recevoir le feu vert des autorités américaines, en ont « finalisé la gouvernance, avec des processus de prise de décision simplifiés pour que la joint-venture réalise pleinement son potentiel de synergies ». Air France-KLM, Virgin Atlantic et Delta Air Lines continueront donc de coopérer pour renforcer leur position sur le très juteux marché entre l’Europe et l’Amérique du nord, le groupe poursuivant de son côté « son plan d’investissement ambitieux afin de retrouver sa place de leader ».

Rappelons que les investissements croisés annoncés en 2017 étaient les suivants : Air France-KLM rachète à Virgin Group 31% du capital de Virgin Atlantic, pour un montant de 220 millions de livres, pendant que Delta Air Lines et China Eastern Airlines prennent chacune une participation de 10% dans le capital d’Air France-KLM dans le cadre d’augmentations de capital réservées pour un montant total de 751 millions d’euros. Ces augmentations de capital permettront « d’améliorer la structure financière du groupe, d’accélérer la réduction de son endettement net et de financer la prise de participation dans Virgin Atlantic », selon le communiqué d’Air France-KLM à l’époque. De son côté Virgin Group conserve 20% du capital et la présidence de la compagnie britannique, et Delta les 49% de son capital.

Air France : sans Virgin mais avec Solar Impulse 1 Air Journal

©Solar Impulse Foundation

Côté environnement, Air France et la Fondation Solar Impulse ont lancé un appel à solutions « pour le futur de l’aviation durable », via un partenariat ayant pour objectif « d’accélérer dans le monde de l’aviation l’implémentation de solutions économiquement et écologiquement viables ». Elles recherchent selon leur communiqué des « solutions propres, efficientes et rentables » dans le but d’accélérer la transition écologique du secteur aérien, et ont développé une plateforme digitale afin de permettre aux porteurs de projets de postuler en ligne. La Fondation Solar Impulse examinera dans un premier temps les solutions sur la base des critères de son Label Solar Impulse Efficient Solution, en évaluant « leur impact environnemental, leur rentabilité économique et leur faisabilité technologique ». Les projets qui répondent aux exigences du Label seront toutes mises à disposition de l’industrie, pour contribuer à construire un monde plus durable. Celles qui « s’inscriront dans la trajectoire d’Air France » pourront être développées au sein de la compagnie.

Les solutions recherchées dans le cadre de ce partenariat doivent répondre à l’un ou plusieurs des défis suivants : empreinte carbone, efficacité (carburant, poids à bord …), alternatives aux plastiques à usage unique et gestion des déchets cabine, opérations au sol, empreinte sonore ou aviation et énergies nouvelles

Air France avait annoncé en octobre une « feuille de route environnementale ambitieuse », incluant notamment la compensation de 100% des émissions de CO2 de tous les vols domestiques à partir du 1er janvier 2020, la réduction de 50% des émissions de CO2 au passager/km d’ici 2030 par rapport à 2005, la neutralité carbone de ses opérations au sol, et la réduction de 50% des déchets non-recyclés.  « Mon ambition est d’offrir à tous, et aux générations futures, un voyage responsable. Nous devons être les pionniers d’une transition vers une aviation plus durable, et c’est pour cela qu’Air France prend de nouveaux engagements, pour aujourd’hui et pour 2030. La Fondation Solar Impulse est notre partenaire privilégié pour nous accompagner dans l’innovation, dès maintenant. Réduire notre empreinte carbone au sol et dans les airs, développer l’économie circulaire, compenser les impacts lorsque cela est possible : ce sont là les voies que nous explorerons ensemble », a déclaré Anne Rigail, Directrice générale d’Air France.

Au-delà de l’identification de solutions propres, efficientes et rentables, ce partenariat marque aussi la volonté de la Fondation Solar Impulse de rentrer dans une nouvelle phase de son projet, en accélérant le développement et l’implémentation des technologies. « De nombreuses solutions propres et rentables existent déjà pour rendre l’aviation plus durable. Nous voulons les promouvoir et les mettre en œuvre à grande échelle, dans les airs et au sol. C’est précisément l’objectif de notre partenariat avec Air France qui s’engage en pionnier de l’aviation propre. La Fondation Solar Impulse se donne pour mission d’accompagner Air France sur cette trajectoire d’innovation », a ajouté Bertrand Piccard, Président de la Fondation Solar Impulse. Après le succès du premier tour du monde en avion solaire, la fondation a lancé « la deuxième phase de son action : sélectionner #1000solutions rentables pour la protection de l’environnement et les présenter aux décideurs afin de les encourager à adopter des politiques énergétiques et des objectifs environnementaux plus ambitieux ».

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