Le syndicat d’hôtesses de l’air et stewards SNPNC-FO appelle à une grève à partir du début janvier, estimant que le projet de réforme des retraites n’apporte toujours pas de réponse claire quant à l’avenir de la CRPN, autofinancée par les seules cotisations du personnel navigant.

Le SNPNC a relayé le 14 décembre 2019 l’appel à une « grève glissante » à compter du vendredi 3 janvier 2020 et qui « se poursuivra éventuellement le weekend » de retour des vacances d’hiver. Un appel lancé par le Collectif SOS Retraites « qui réunit les professions de santé, de l’aérien, du droit et du chiffre » – et compte parmi ses membres l’UNAC et l’UNSA-PNC chez les PNC, ainsi que le SNPL et le SPAF chez les pilotes et le SNGAF et le SNPNAC chez les navigants. Selon le communiqué du syndicat, le Premier ministre est « resté sourd à la colère exprimée par les professions qui ont bâti des régimes de retraite autonomes, vertueux et solidaires, les 16 professions, qui transportent, soignent, conseillent et défendent nos concitoyens, réunies au sein du Collectif SOS Retraites ». Les 16 professions représentent plus d’un million d’actifs, poursuit le SNPNC-FO, et dénoncent « la négation par l’exécutif de l’existence des régimes autonomes » ; le collectif rappelle « sa volonté d’être exclu de ce fait de la réforme, et la responsabilité que porte ce même exécutif dans la confusion avec les régimes spéciaux ». Et si ses « légitimes revendications » ne sont pas entendues, il maintiendra également le mouvement de grève annoncé le 3 février 2020, « point de départ d’une grève illimitée ».

Le projet de réforme des retraites a déjà déclenché plusieurs jours de grève dans l’aérien, avec à la clé l’annulation de centaines de vols, mais le mouvement était jusque là cantonné à un syndicat minoritaire de contrôleurs aériens. Mais la question de l’avenir de la CRPN (Caisse de retraite du personnel navigant) avait déjà déclenché en mai dernier une menace de grève chez six syndicats de PNC, sans passage à l’acte. Et le SPNPNC rappelait la semaine dernière qu’après deux ans de concertation, la décision du gouvernement de s’attaquer à tous les régimes spéciaux n’apportait toujours pas de garantie sur l’avenir de la caisse de retraite complémentaire des navigants, « pourtant autofinancée par nos propres cotisations et qui répond parfaitement au financement total de toutes les spécificités actuelles de notre métier », ni sur « le financement total de nos spécificités en son sein ». 

Selon le syndicat, les conséquences de la mise en place de la réforme des retraites pour les PNC « si disparition confirmée de la CRPN » sont :

– Fin des départs possibles à 55 ans

– Suppression du TA et TAF retraite

– Suppression de la majoration de pension

– Fin du fonds d’assurance des pertes de licence définitive

– Fin de la retraite anticipée pour inaptitude totale

– Fin de la validation gratuite du TA et TAF

– Départ à la retraite à taux plein à 64 ans

– Baisse de 40% de nos pensions

Et il concluait : « face à la violence des méthodes du gouvernement, un mouvement long est inévitable. Celui-ci doit être, bien entendu, coordonné avec l’ensemble des syndicats PNC et PNT, nos deux professions étant étroitement unies dans ce combat ».

Retraites : une grève des navigants début janvier ? 1 Air Journal

@Aéroport Toulouse Blagnac