L’Iran a confirmé que deux missiles et non un avaient touché l’avion d’Ukraine International Airlines (UIA) venant de décoller de Téhéran, tuant les 176 personnes à bord. Au Kazakhstan, la licence de Bek Air – dont l’accident à Almaty avait fait 12 morts – a été suspendue pour une durée indéterminée, de nombreuses violations ayant été constatées lors d’un audit de sécurité.

Le Boeing 737-800 d’UIA qui effectuait le vol PS752 le 8 janvier 2020 entre l’aéroport de Téhéran-Imam Khomeiny et sa base à Kiev-Boryspil a bien été abattu par deux missiles et non un, comme semblait l’indiquer une vidéo de sécurité. Un rapport d’enquête de l’Organisation iranienne de l’aviation civile explique les enquêteurs « ont accédé aux informations et ont découvert que deux missiles avaient été tirés en direction de l’avion depuis le Nord ». L’Iran avait reconnu trois jours après le crash que l’avion avait été abattu par erreur mais ne parlait jusque là que d’un seul missile.

Parmi les 176 victimes se trouvaient 53 Canadiens et onze Ukrainiens. La question de qui mènera l’exploitation des enregistreurs de vol (a priori le BEA français) et où elle se déroulera n’a toujours pas été tranchée.

Autre accident survenu il y a moins d’un mois, celui du Fokker 100 de la compagnie kazakhe Bek Air, qui s’est écrasé le 27 décembre 2019 peu après avoir décollé de sa base à Almaty en direction de la capitale du Kazakhstan Nur-Sultan ; 12 personnes ont été tuées et 66 blessés parmi les 93 passagers et cinq membres d’équipage du vol Z92100. Les autorités avaient déjà suspendu son certificat d’opération (AOC) deux jours après le crash, mais elles ont prolongé cette suspension pour une durée indéterminée. Et ce après avoir découvert lors d’un audit de sécurité « une liste accablante » de violations dans les opérations de vol comme dans la maintenance. Parmi elles, la suppression des plaques d’identification sur des moteurs Rolls Royce et l’absence d’une comptabilité complète des processus de maintenance, en particulier sur le transfert de composants entre les avions (dont l’origine et l’ancienneté sont difficiles à déterminer) ; mais aussi un dégivrage non mené sur tous les points requis dans la documentation du F100, aucune preuve n’ayant été trouvée sur la formation menée sur le sujet.

Bek Air a dix jours pour rectifier les problèmes – ou présenter un plan de corrections. Faute de les avoir résolus dans six mois, son AOC sera définitivement révoquée.

Crashes : deux missiles et des violations de sécurité 1 Air Journal

©Bek-Air