Ayant lancé son offre en novembre dernier entre Bamako et Kayes, Afrikayes Air Mali vise désormais Libreville au Gabon – toujours en partenariat avec Air Burkina. Des routes intérieures vers Mopti, Gao ou Tombouctou sont également à l’étude.

Depuis le 17 janvier 2020, la compagnie virtuelle malienne propose deux vols par semaine entre les aéroports de Bamako-Sénou et de Kayes-Dag Dag dans l’extrême ouest du pays, opérés le mardi et le vendredi par Air Burkina en Embraer 195 pouvant accueillir 12 passagers en casse Affaires et 88 en Economie. Une ligne sans concurrence sur laquelle Afrikayes Air Mali a déjà transporté plus de 3000 passagers.

Elle compte lancer, dès ce mois de mars selon un communiqué, une nouvelle liaison entre Kayes et Libreville-Léon Mba ; et dans les prochaines semaines, d’autres destinations devraient suivre, « car face au succès de notre liaison aérienne Bamako-Kayes, Afrikayes Air Mali est désormais très sollicitée afin d’ouvrir d’autres liaisons et domestiques notamment ». Une « réflexion approfondie » est menée sur les voies et moyens à mettre en œuvre afin de répondre à ces diverses demandes « provenant des acteurs et populations originaires de Mopti, Gao ou Tombouctou ».

Compagnie aérienne virtuelle, « un nouveau modèle économique inédit en Afrique de l’Ouest et au Mali », Afrikayes Air Mali se charge de l’aspect commercialisation des vols, l’aspect opérationnel étant pris en charge par Air Burkina chez qui elle loue des E195 et E175 en fonction des capacités requises.

Amadou Ka, Président d’Afrikayes Air France, explique qu’avec ce modèle inédit, les deux partenaires « ouvrent une nouvelle voie au Mali et en Afrique ». Le règlement 24/2002 de l’UEMOA fixant les conditions d’accès des transporteurs aériens de l’Union aux liaisons aériennes intracommunautaires « a libéralisé ses liaisons aériennes intracommunautaires et permet donc le cabotage domestique, sans discriminations possibles entre les transporteurs aériens de l’Union en raison de leurs nationalités », ajoute le dirigeant qui se dit « heureux de constater que le Mali et le Burkina figurent parmi les meilleurs élèves en matière d’application de ces mesures d’ouverture du ciel, en amont du prochain marché unique africain (MUTAA) ».

Amadou Ka reconnait « avoir appris des erreurs du passé. Ce n’est pas une garantie de succès, mais nous pensons que la collaboration entre compagnies et la mutualisation des moyens font partie de la clé du succès pour toutes entreprises aériennes en Afrique. Il s’agit pour nous de facteurs essentiels à la réussite de notre projet. A contrario, toute aventure solitaire nous apparaît périlleuse et vouée à l’échec ». Afrikayes Air tentera toutefois d’obtenir son propre certificat de transporteur aérien malien (CTA), mais seulement après une « revue stratégique » avec ses différents partenaires.

Souleymane Sirima Sidibie, dirigeant d’Afrikayes Air Mali, rappelle les origines du projet : «c’est une initiative partie de membres de la diaspora malienne résidant à Paris. Notre histoire est donc intimement liée à cette diaspora et la région de Kayes (…). La diaspora c’est Afrikayes et Afrikayes c’est la diaspora. Fils de ce pays, le Mali qui nous appartient tous, nous avons réussi aujourd’hui à redonner vie à l’aéroport de Kayes qui était inutilisé depuis des années. Aujourd’hui nos vols génèrent des emplois, de l’activité et ont surtout enlevé une épine du pied pour nos populations, pour lesquelles le trajet routier Bamako Kayes était un véritable calvaire en raison de l’état de dégradation avancée du tronçon ».

Dans l’optique de l’expansion annoncée, Afrikayes Air Mali entend lever des fonds à travers l’ouverture de son capital à « toutes et tous (du simple citoyen, aux hommes d’affaires en passant par les acteurs économiques intéressés) ». Les contours du projet et les modalités de souscription « feront l’objet d’une communication ultérieure ».

Mali : Afrikayes Air Mali étend son offre 1 Air Journal

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