Une étude de ForwardKeys prévoit que la fermeture des frontières de l’UE pendant 30 jours, pour tous les voyages sauf essentiels, menace jusqu’à 48.200 vols et 10,2 millions de sièges sur l’offre globale des compagnies aériennes d’ici la mi-avril – à commencer par Air France.

La société d’analyse des voyages a révélé « l’impact potentiel » de la décision prise mardi soir par les États membres de l’UE sur la fermeture des frontières pendant 30 jours : la compagnie aérienne qui pourrait souffrir le plus des nouvelles restrictions est selon elle Air France, qui compte « environ 800 000.sièges entre l’UE et d’autres régions du monde ». Ensuite selon ForwardKeys, viennent dans l’ordre Lufthansa, Emirates, KLM Royal Dutch Airlines, Wizz Air, Qatar Airways, Ryanair, Turkish Airlines, Delta Air Lines et Aeroflot. En termes de pays, les pays de l’UE qui risquent de perdre le plus de vols sont les plus grands. La France « est probablement la plus touchée, perdant potentiellement plus de deux millions de sièges. Elle est suivie, dans l’ordre, par l’Allemagne, qui risque de perdre un peu moins de deux millions, puis par les Pays-Bas et l’Espagne, chacun avec environ un million de sièges au service de pays tiers, avant les restrictions proposées par l’UE ».

Olivier Ponti, VP Insights de ForwardKeys, souligne dans un communiqué : « À l’heure actuelle, on ne sait pas exactement quelle proportion des 48.200 vols entre l’UE et les soi-disant« pays tiers »sera annulée, car les lignes directrices de l’UE prévoient clairement qu’un service squelette doit être maintenu pour les déplacements essentiels et il appartient à chaque État membre de décider de l’étendue de la mise en œuvre sur son propre territoire. Cependant, il est inévitable que ces directives aient un impact négatif extrêmement important sur la connectivité ».

Covid-19 et Union européenne : 10,2 millions de sièges menacés ? 1 Air Journal

©ForwardKeys

L’étude précise « qu’aux fins des orientations de l’UE, le Royaume-Uni n’est pas considéré comme un «pays tiers», de sorte que le nombre de sièges menacés pour cette analyse n’inclut pas le trafic aérien entre le Royaume-Uni et les pays de l’UE ». Cependant, avec l’annonce par Ryanair de son intention de suspendre «la plupart sinon la totalité» des vols d’ici le 24 mars et de réduire de 80% ses horaires d’ici là, l’impact sur les voyages aériens européens « sera probablement beaucoup plus important que les 48 200 vols menacés ». Les British Airways et autres easyJet ne sont pas mentionnées.

Pour Olivier Ponti, « la capacité aérienne en provenance et à destination de la Chine est tombée au cinquième de ce qu’elle était avant l’épidémie de coronavirus. Avec l’imposition d’une interdiction de voyager aux États-Unis depuis les pays Schengen le vendredi 13 et depuis le Royaume-Uni et l’Irlande le lundi 16, presque personne ne peut se rendre aux États-Unis depuis l’Europe. Maintenant, avec les dernières restrictions sur les voyages cette fois proposées par l’UE, nous regardons un moment totémique dans la réduction des voyages aériens et de la connectivité entre les différentes régions du monde ».

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