La fin de la compagnie aérienne South African Airways apparait désormais inéluctable, les syndicats ayant en outre dénoncé le plan de licenciement des quelque 4700 employés proposé par les administrateurs.

Après le refus du gouvernement la semaine dernière de renflouer une fois de plus la compagnie nationale sud-africaine, les administrateurs nommés en décembre dernier ont conclu qu’une survie était improbable. Ils ont donc proposé un plan de licenciement pour l’ensemble de ses effectifs – actant de fait que les vols, officiellement suspendus jusqu’à la fin du mois, ne reprendront pas. A partir de la fin avril, tous les salariés toucheraient des indemnités (un mois de salaire par année de service), payables si et seulement si les administrateurs parviennent à vendre ses actifs – par exemple ses créneaux à Londres-Heathrow. Le plan a été rejeté dimanche soir par deux des principaux syndicats, SACCA pour le personnel de cabine et NUMSA pour les mécaniciens, au titre qu’ils n’avaient pas été consultés. Ces deux syndicats maintiennent que South African Airways « peut être sauvée et va être sauvée », et discutent avec le gouvernement des moyens d’y parvenir.

Après une nouvelle vague de restructuration annoncée en février dernier par une South African Airways déjà en mauvaise posture, qui impliquait des coupes sombres dans le réseau au départ de sa base à l’aéroport de Johannesburg-OR Tambo, sa disparition se rapproche donc un peu plus. Le coût de la pandémie a été utilisé par le ministre des Entreprises publiques Pravin Gordhan pour justifier le refus d’un nouveau geste ; « il y a des discussions avec les syndicats sur les alternatives au modèle commercial actuel de South African Airways, le succès du processus de sauvetage des entreprises et le meilleur résultat possible pour les employés de la compagnie aérienne », soulignait ce lundi un communiqué. Mais l’abandon de SAA devrait au contraire concourir au redressement des finances de l’Etat selon le ministre des Finances.

Dans le rouge depuis 2011, la compagnie sud-africaine est sous perfusion depuis des années et soumise à des interventions politiques sans fin. On la croyait sauvée fin janvier grâce à un nouveau prêt d’une banque publique, mais l’ampleur de la restructuration demandée par le gouvernement n’aura donc pas suffit. La compagnie de Star Alliance avait pourtant prévu d’améliorer ses liquidités via des « programmes de rationalisation » ainsi que la vente d’actifs sélectionnés » ; les administrateurs promettaient en février de restructurer l’entreprise « de manière à conserver autant d’emplois que possible », mais ils ajoutaient qu’une « réduction du nombre d’employés sera malheureusement nécessaire »…

South African Airways : tout le monde viré ? 1 Air Journal

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