Si le groupe Air France est leader de fait sur les rapatriements de Français en ces temps de pandémie de Covid-19, le leader mondial de l’affrètement aérien Air Charter Service (ACS) participe aussi à l’effort. Tout comme pour leurs ressortissants respectifs les Kenya Airways ou autres Turkish Airlines.

Alors qu’environ 150 000 ressortissants français ont été rapatriés depuis le 14 mars 2020 par Air France et sa low cost Transavia, ACS France estime que les annonces faites par le gouvernement « constituent une étape importante pour le rapatriement des ressortissants dans leur pays d’origine » : de nombreux Français se trouvent « probablement à des endroits » où les compagnies aériennes commerciales réalisent ce trajet dans le cadre de leur exploitation régulière, la solution consistant à voler sur ces compagnies étant donc « la bonne ». Cependant, la société pense aussi que les autorités « auront encore du mal à rapatrier les ressortissants français des endroits normalement non desservis par les compagnies aériennes régulières ».

Le directeur général d’ACS France, François-Xavier Camus, a dirigé l’une des équipes chargées de mettre en place ces évacuations au cours des deux derniers mois. Les vols, organisés au départ du Maroc, des Seychelles, du Laos ou de Nouvelle-Zélande, ont commencé au début de l’épidémie, avec en particulier l’affrètement de deux charters en Airbus A380 depuis la ville de Wuhan (avec le superjumbo de Hi Fly). L’équipe a aussi mis sur pied des vols « pour le compte du ministère des Affaires étrangères, d’ambassades, d’organisateurs de voyages, de croisiéristes et d’entreprises privées, afin d’évacuer de petits et de grands groupes de ressortissants français ». À l’échelle mondiale, ACS aura ainsi organisé le rapatriement de ressortissants américains, chinois, brésiliens, allemands, néerlandais et saoudiens, entre autres.

ACS France précise dans son communiqué qu’une telle entreprise n’a été possible que « grâce à un réseau mondial d’experts en affrètement aérien connaissant parfaitement les réglementations et les aéroports locaux, et capables de traiter avec les compagnies aériennes locales qui, de leur côté, disposent de plus de connaissances et d’influence en matière de réglementations en vigueur, ces dernières ayant évolué rapidement ».

Hors de France, les opérations de rapatriement se poursuivent également, même si leur rythme ralentit et que la priorité est désormais au transport de fret, en attendant la levée des restrictions de voyage. Kenya Airways par exemple annonce pour vendredi une rotation entre Nairobi et l’aéroport de Londres-Heathrow, dont les passagers devront présenter des certificats de non-contamination. Le vol retour du samedi n’est ouvert qu’aux résidents kenyans, avec les mêmes obligations.

Même principe pour Turkish Airlines, dont un vol de rapatriement décollera ce soir de Bangkok en Thaïlande ; d’autres sont prévus a priori jusqu’au 28 avril, sans plus de détails. En attendant, elle s’est lancé un défi ce jeudi : dessiner dans le ciel de la Turquie « le plus grand drapeau national du monde », avec le vol spécial TK1920 (à suivre ici).