Comme promis, la compagnie aérienne low cost Ryanair a porté plainte devant la justice européenne contre l’aide d’Etat accordée par la Suède aux transporteurs du pays.

La spécialiste irlandaise du vol pas cher, dont le programme limité de vols est maintenu jusqu’au 21 mai, prévenait dès la semaine dernière : elle contestera devant les tribunaux de l’UE toutes les aides d’Etat, pour « protéger une concurrence loyale sur le marché de l’aviation en Europe » qui a « tant fait pour réduire les tarifs pour les consommateurs au cours des 20 dernières années ». C’est désormais chose faite contre la Suède, qui s’était engagée à aider sous la forme de garanties d’emprunts SAS Scandinavian Airlines et les autres compagnies du pays (tout comme le Danemark et la Norvège d’ailleurs). Acceptée sous la référence T-238/20 Ryanair v Commission sans plus de commentaire, la plainte de Ryanair fait valoir que la Suède « a violé le droit de l’UE » en limitant les garanties de l’État sur les prêts aux seules compagnies détenant une licence suédoise au 1er janvier. Ce qui exclut de fait les autres compagnies présentes dans le pays mais avec des avions basés autre part en Europe.

SAS Scandinavian Airlines avait fin mars temporairement suspendu 90% de ses vols, et fin avril annoncé la suppression de 5000 postes ; elle vient justement de confirmer l’obtention d’une facilité de crédit renouvelable de 3,3 milliards de couronnes (308 millions d’euros) garantie à 90% par les gouvernements suédois et danois, lui permettant de puiser des fonds pour soutenir sa liquidité pendant 3 ans. « L’accord renforce notre situation financière dans une période difficile où la plupart de notre flotte est clouée au sol », a son directeur financier Torbjorn Wist dans un communiqué. SAS va désormais « se concentrer sur la réduction des coûts », et demandera également une garantie de l’État norvégien à hauteur de 1,7 milliard de couronnes norvégiennes (152 millions d’euros).

Le CEO de Ryanair holdings Michael O’Leary a accusé les gouvernements européens de soutenir leur compagnie nationale alors qu’elle et sa rivale Wizz Air par exemple ne peuvent pas compter s’un un soutien gouvernemental, ignorant de fait « le rôle de ces compagnies paneuropéennes dans la connectivité » des pays de l’UE selon un communiqué. Le cas d’Air France-KLM pourrait être le prochain à atterrir devant la justice européenne, mais la Commission (qui a donné son feu vert) a promis de défendre sa position.

Ryanair porte plainte contre l’aide aux compagnies suédoises 1 Air Journal

©SAS Scandinavian Airlines