La réduction annoncée du réseau intérieur de la compagnie aérienne Air France n’affectera pas dans un premier temps La Navette, mais devrait bien entrainer un renforcement de la filiale low cost Transavia France à Orly aux dépens de HOP.

Présenté la semaine dernière en interne, ce qui s’appelle désormais le plan Vesta de la compagnie nationale française a fait l’objet d’un « appel au SNPL AF-TO pour négocier le transfert d’activité à Orly d’Air France vers Transavia » selon le texte du syndicat publié sur les réseaux sociaux par François Robardet, Administrateur AF-KLM représentant les salariés actionnaires. La réduction de 40% d’ici fin 2021 du secteur domestique et son recentrage vers l’aéroport de Paris-CDG, annoncé par Benjamin Smith, sont confirmés. La Navette depuis Paris-Orly serait « pour le moment » conservée sous les couleurs d’Air France, mais toutes les autres lignes opérées depuis le deuxième aéroport parisien « en A320 » seraient progressivement transférées à Transavia.

En particulier, « la vision de notre DG pour HOP est de réduire sa taille à environ 30 avions », qui seront basés à Roissy et Lyon et serviront principalement à alimenter le hub d’Air France. Les lignes de la filiale régionale opérées depuis Orly « en module de moins de 110 sièges » seraient alors soit transférées à CDG, soit « effectuées en B737 par Transavia » à des fréquences réduites, soit « abandonnées car interdites ou trop déficitaires » (interdites en raison des restrictions « écologiques » imposées par le gouvernement quand le train est compétitif sur les trajets de moins de 2h30 NDLR). Les créneaux de HOP à Orly ainsi libérés seraient bien conservés par le groupe et « utilisés par Transavia France sur d’autres routes vers l’Europe », précise le texte.

Selon le SNPL, ce projet serait donc bien « synonyme d’un transfert d’activité » vers la low cost, et donc « une réduction de la garantie périmétrique court/moyen-courrier Air France ». Il pose donc la question : « sommes-nous prêts à accompagner notre DG sur cette voie ? », et avec quelles garanties pour « préserver sur le long terme l’emploi pilotes ». Car baisser la « garantie 110 coques et les heures de vol associés » serait selon le syndicat néfaste en termes d’emploi ; il veut donc savoir quelles seront les évolutions nécessaires dans le contrat de détachés Transavia France « pour rendre ce projet à la fois pertinent et acceptable ».

Le Bureau SNPL AF-TO souhaite des réponses « dès que possible » (d’ici la première semaine de juillet selon Les Echos), car il faudra « être aussi réactifs que les autres compagnies qui, elles, ont déjà commencé à imaginer ce que sera l’aérien post-Covid-19 ».

En ce qui concerne l’activité d’Air France à Paris-CDG, son directeur commercial et celui de Transavia n’ont pas annoncé de changement « fondamental » par rapport à ce qui était prévu avant la crise sanitaire. Le long-courrier devrait selon le syndicat « atteindre au mieux 70% » de ses capacités à l’été 2021, le retour à la croissance n’étant pas attendu avant trois ans. Le projet A220 « n’est pas remis en cause », les monocouloirs canadiens devant « pour le moment » rejoindre la base Air France de Roissy à partir de septembre 2021.

Rappelons qu’Air France-KLM a déjà annoncé que la réduction structurelle de la capacité du groupe doit atteindre au moins -20% l’année prochaine par rapport au niveau d’avant la crise.

Air France : la refonte du réseau domestique se précise 1 Air Journal

@ADP