La compagnie aérienne Air France devrait finalement supprimer selon les syndicats 7585 postes en équivalent temps plein (ETP) dont 1025 chez la filiale régionale HOP, deux sites de maintenance devant être fermés tout comme une base navigants à Toulouse.

Si rien ne sera officialisé avant les CSEC du vendredi 3 juillet 2020, l’impact de la pandémie de Covid-19 sur les effectifs de la compagnie nationale française se précise après la tenue d’un Conseil d’administration. Chez Air France, les 6560 suppressions de postes concerneraient 430 pilotes (dont une partie déjà couverts par l’accord avec le SNPL), 1560 hôtesses de l’air et stewards, et 4560 employés au sol dans les aéroports ou dans les services administratifs. Chez HOP, les 1025 postes supprimés se répartiraient entre 330 pilotes, 290 PNC et 405 agents au sol, avec à la clé une flotte réduite à 30 avions.

Les syndicats laissent aussi entendre que des fermetures de sites sont envisagées pour la maintenance, à Morlaix et à Lille ; la base navigants d’Air France à Toulouse-Blagnac serait également supprimée.

Ces suppressions de postes devraient passer par des accords de rupture conventionnelle collective (comme dans le cas des pilotes), des plans de départs volontaires (au sol en particulier), des départs en retraite anticipés – et le non-remplacement des départs naturels, qui concernerait environ 3500 employés chez Air France. Le gouvernement a insisté à plusieurs reprises sur le fait que la compagnie doit éviter les licenciements secs : le ministre de l’Economie Bruno Le Maire avait en particulier demandé à Air France « qu’il n’y ait pas de départs forcés. Je crois que c’est ça la ligne rouge importante ». L’aide d’Etat accordée à hauteur de 7 milliards d’euros était pourtant soumise à des conditions écologiques, mais pas sociales. Et la compagnie aérienne envisagerait déjà sous l’appellation « mobilité géographique contrainte » de proposer des déplacements vers d’autres sites, avec licenciement en cas de refus.

Tous ces nombres doivent encore être discutés entre direction et représentants du personnel d’ici vendredi, mais la réduction des effectifs devrait donc être inférieure à celle envisagée auparavant. « Ce n’est pas la première fois qu’une entreprise fait fuiter un nombre plus important pour rendre l’annonce plus douce », souligne un responsable syndical dans Le Parisien ; « même si nous sommes loin des 22.000 postes supprimés chez Lufthansa ou des plus de 10.000 chez British Airways et Delta Air Lines, on parle quand même de milliers d’emplois en moins ».

Cette réduction des effectifs entre dans le cadre du plan Vesta de restructuration, conséquence de la réduction annoncée d’ici fin 2021 du réseau intérieur assuré par HOP (de l’ordre de 40% avec plan de départs volontaires à l’appui), et de la réduction structurelle de la capacité du groupe qui devrait atteindre au moins 20% d’ici la fin de l’année prochaine par rapport aux niveaux d’avant la crise. Air France ne s’attend pas à un retour du trafic à la normale avant 2023. Selon Eurocontrol, le nombre de ses vols actuels ne la place qu’en septième position dans le ciel européen.

Air France : 7585 postes supprimés d’ici 2022 ? 1 Air Journal

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