La compagnie aérienne Air France devrait annoncer la fermeture de toutes ses agences physiques, en plus d’une sévère réduction des effectifs dans les escales de province. Mais la recapitalisation de sa filiale régionale HOP aurait été votée, garantissant sa survie à long terme.

Après avoir confirmé vendredi 7582 suppressions de postes d’ici fin 2022, la compagnie nationale française continue de peaufiner le plan Vesta de restructuration qui sera présenté fin juillet, en même temps que celui du groupe Air France-KLM (qui prévoit une réduction structurelle de la capacité du groupe d’au moins 20% d’ici la fin de l’année prochaine par rapport aux niveaux d’avant la pandémie de Covid-19). Selon L’Express, Air France devrait annoncer dès ce 7 juillet 2020 la suppression de toutes les agences physiques, y compris celle des Invalides ; la fermeture du « réseau commercial de proximité » serait présentée aux représentants du personnel lors d’un CSEC dédié au sujet.

Les escales de province vont aussi souffrir d’ici deux ans, avec d’après Les Echos une baisse des effectifs du court-courrier de 585 postes à 1359, par exemple à Bordeaux-Mérignac (-114 à 50), Marseille-Provence (-108 à 220) ou Nantes-Atlantique (-90 à 47). Selon le journal économique, l’aéroport de Paris-Orly verrait ses effectifs CC diminuer de 893 à 644 postes. Douze des quatorze bases navigants de HOP sont appelées à disparaitre, seules celles de CDG et Lyon étant conservées.

Prévues dans le cadre d’une réduction de 40% du réseau domestique français d’ici la fin de l’année prochaine et de la baisse d’activité de la filiale régionale, ces suppressions de postes devraient se faire via des plans de départ volontaires, des accords de rupture conventionnelle collective (comme chez les pilotes par exemple), et surtout le non remplacement des départs naturels, qui pourrait concerner la moitié des postes visés. Et sans départ contraint selon le gouvernement, qui a fourni à air France une aide d’Etat à hauteur de 7 milliards d’euros, même si le refus de déménagement pourrait selon certaines sources entrainer des licenciements.

HOP en particulier, qui va perdre au total 1022 postes (40% de l’effectif), voit en revanche s’éloigner le spectre d’une liquidation : le conseil d’administration d’Air France aurait selon La Tribune voté en faveur d’une recapitalisation à hauteur de 230 millions d’euros. Via une conversion en capital « une dette en compte courant que lui devait sa filiale », qui permettra à la compagnie régionale de « remonter ses fonds propres à un niveau supérieur à la moitié du capital social, en conformité avec les exigences du Code du commerce », précise le quotidien.

Plus généralement, c’est tout le groupe Air France-KLM qui pourrait être recapitalisé à l’automne, les aides versées par les gouvernements français et néerlandais ne suffisant qu’à passer le plus gros de la crise – mais pas à rembourser les dettes.

Rappelons qu’Air France a prévu au total environ 35% de ses capacités en juillet et 40% en aout ; pendant ces deux mois, elle compte desservir près de 150 destinations. Elle estime que dans le scénario le plus favorable, son trafic sera encore en retrait de 30% fin 2020 comparé à l’année dernière, de 20% en 2021, de 10% en 2022 et de 5% en 2023, avec un retour à la normale espéré donc en 2024.

Air France : emploi régional et recapitalisation de HOP 1 Air Journal

©Fabrizio Berni