Touchée comme les autres par la pandémie de Covid-19, la compagnie aérienne Delta Air Lines a dévoilé pour le deuxième trimestre une perte avant impôts ajustée de 3,9 milliards de dollars, sur un chiffre d’affaires en baisse de 88% à 1,47 milliard. Quelque 17.000 employés ont accepté des départs volontaires ou en retraite anticipée, mais un nouveau plan de réduction des effectifs est à l’étude.

Ayant enregistré une chute de 93% de son trafic passager par rapport au deuxième trimestre 2019, la deuxième compagnie américaine a présenté le 14 juillet 2020 des résultats financiers pas vus depuis 2007, et parmi les pires de son histoire ; au T2 2019, Delta avait dégagé un bénéfice de 1,4 milliards de dollars. « Une perte avant impôts ajustée de 3,9 milliards de dollars pour le trimestre avril-juin, sur une baisse de plus de 11 milliards de dollars des revenus par rapport à l’année dernière, illustre l’impact vraiment stupéfiant de la pandémie de COVID-19 sur notre entreprise », a déclaré dans un communiqué le CEO de Delta Ed Bastian.

Face à ce défi, les employés ont pourtant « agi rapidement et de manière décisive pour protéger nos clients et notre entreprise, réduisant notre consommation de trésorerie quotidienne moyenne de plus de 70% depuis fin mars, à 27 millions de dollars au mois de juin », a ajouté le dirigeant. Fin juin, la compagnie disposait d’une trésorerie de 15,7 milliards de dollars.

Delta précise d’autre part avoir donné à ses clients « la flexibilité de planifier, de réserver à nouveau et de voyager » notamment en prolongeant l’expiration des avoirs jusqu’en septembre 2022 ; et elle a remboursé les voyages annulés pour cause de crise sanitaire à hauteur de « plus de 2,2 milliards de dollars en 2020 ». Le blocage du siège du milieu pour respecter la distanciation physique lors des vols ne devrait en revanche pas être prolongé après fin septembre.

Même si Ed Bastian a constaté « une légère, mais bienvenue, reprise en termes de volumes de passagers », le troisième trimestre ne devrait pas être glorieux pour Delta : les revenus ne devraient pas dépasser selon lui 20 à 25% de ceux du T3 2019. Et compte tenu des effets combinés de la pandémie et de l’impact financier associé sur l’économie mondiale, il pense toujours qu’il faudra « plus de deux ans avant de voir une reprise durable. Dans cet environnement difficile, les forces qui sont au cœur des activités de Delta – nos employés, notre marque, notre réseau et notre fiabilité opérationnelle – guident chaque décision que nous prenons, différenciant Delta de nos clients et nous positionnant pour réussir lorsque la demande revient »

La compagnie de l’alliance SkyTeam avait annoncé dès le printemps prévoir un avenir « plus petit », avec notamment une flotte réduite d’une centaine d’appareils via le départ en retraite anticipé de ses derniers McDonnell-Douglas MD-88 et MD-90, et celui des Boeing 777.

Côté emploi, Delta a précisé hier qu’environ 17.000 salariés ont accepté de quitter l’entreprise dans le cade du plan lancé en avril ; mais face à l’impact de la crise sanitaire, un nouveau plan de réduction des effectifs est déjà à l’étude.

Rappelons que la compagnie américaine a bénéficié d’une aide d’Etat de 5,4 milliards de dollars dont 1,6 milliard en prêt sur dix ans à faible taux d’intérêt, dans le cadre du CARES Act (Coronavirus Aid, Relief and Economic Security Act) qui interdit tout licenciement avant fin septembre ; « ce financement, ainsi que les mesures d’auto-assistance que nous avons prises, empêcheront le chômage partiel et les réductions de rémunération jusqu’à la fin septembre, malgré la baisse de 95% que nous avons constatée dans le trafic passager », précisait mi-avril le CEO. En échange, le gouvernement américain va acquérir durant les cinq prochaines années via des warrants « environ 1% des actions de Delta, au prix de 24,93 dollars par action ».

Delta Air Lines : la pire perte trimestrielle depuis 2007 1 Air Journal

©Delta Air Lines