Toujours en attente d’une aide financière, la compagnie aérienne Brussels Airlines a confirmé avoir reporté d’une semaine la relance en aout de plusieurs routes long-courriers, affectant quelque 7000 passagers. Et elle pourrait bien être fusionnée avec Eurowings, CityLine et SunExpress dans une nouvelle structure du groupe Lufthansa appelée Ocean.

Alors qu’elle espérait fin mai son retour en été « sous réserve de l’approbation des autorités locales » vers 13 de ses 17 destinations en Afrique et vers New York au départ de l’aéroport de Bruxelles-Zaventem, mais ne volant actuellement que vers une poignée d’entre elles, la compagnie nationale belge a confirmé le 15 juillet 2020 que l’expansion de son programme de vol prévue début aout sera « reportée d’une semaine ». Selon la porte-parole Maaike Andries citée dans Sudinfo, Brussels Airlines cherche « dans un premier temps un vol alternatif. Le report du voyage ou un remboursement, si le passager le souhaite, figurent également parmi les possibilités » proposés aux quelque 7000 clients affectés par ce report.

Dans une note interne, la compagnie belge explique que le programme de la première semaine d’aout continuera d’être opéré avec seulement deux Airbus A330 (les A330-300 OO-SFG et OO-SFX selon Flightradar24)  et 21 monocouloirs A319 et A320 : c’est le rédécollage prévu de trois autres A330 qui a été reporté, entrainant donc l’annulation de vols long-courriers pendant une semaine – pour l’instant.

L’absence des appareils supplémentaires est directement liée à celle d’une aide financière, espérée du gouvernement belge ou de la maison-mère le groupe Lufthansa, dont Brussels Airlines est la seule filiale à ne pas avoir reçu d’argent. Les discussions avec l’État belge sont toujours en cours mais elles sont « très complexes et n’ont pas encore permis d’engranger de résultat », déplore le CEO Dieter Vranckx : « Vu que notre situation financière se dégrade, nous reportons l’extension de la capacité ». Le dirigeant ajoute que Lufthansa a « répété vouloir nous soutenir financièrement (…). Le plus important pilier reste l’aide publique du gouvernement belge ».

Rappelons que Brussels Airlines a conclu fin juin un accord avec ses partenaires sociaux sur des mesures structurelles « ouvrant la voie à un avenir rentable à long terme », qui menacerait un quart des plus de 4000 postes. Dix jours plus tôt, le groupe Lufthansa laissait entendre selon La Libre qu’il pourrait se débarrasser de sa filiale belge, la laisser tomber en faillite ou bien la vendre ; depuis, les actionnaires ont approuvé l’aide d’Etat de 9 milliards d’euros (en échange d’une entrée dans son capital à hauteur de 20%), mais le groupe envisage toujours de supprimer 22.000 emplois équivalent temps plein, soit 16% des effectifs mondiaux, dont la moitié en Allemagne. 

Une nouvelle piste pour l’avenir de Brussels Airlines pourrait selon FlightGlobal prendre la forme d’Ocean, une nouvelle filiale « long-courrier loisirs » pour laquelle le groupe de Star Alliance cherche à obtenir un AOC (certificat d’opérateur aérien ; elle fonctionnerait cependant sous la marque Lufthansa). Avec un lancement prévu en 2022, le nouveau transporteur disposerait de onze avions basés à Francfort, Munich et Düsseldorf, issus a priori des flottes de Brussels Airlines donc, Eurowings, Cityline et SunExpress.

Faute d’argent, Brussels Airlines reporte son retour en LC 1 Air Journal

©Maarten Visser