Les compagnies aériennes Air Austral et Air Madagascar ont signé mardi un protocole d’accord entérinant la fin définitive de leur partenariat stratégique, qui voyait la première détenir 43,78% du capital de la seconde. L’État malgache et la CNAPS (Caisse Nationale de Prévoyance Sociale) reprennent ainsi officiellement le contrôle et la gouvernance de la compagnie nationale malgache.

Le mariage consommé en novembre 2017 entre les deux transporteurs de l’Océan indien n’aura pas tenu longtemps : « comme annoncé depuis quelques mois », Air Austral et Air Madagascar ont signé le 21 juillet 2020 un protocole de divorce. Dans la pratique, cette sortie du capital « se matérialise » par un échange de parts : la compagnie réunionnaise échange les parts de la CNAPS contre des parts d’Air Austral dans Air Madagascar et ce, « sans aucune incidence financière pour les deux parties ». Suite à la signature, les trois administrateurs nommés par Air Austral ont présenté leur démission, permettant ainsi une recomposition du Conseil d’Administration d’Air Madagascar.

« Dans un contexte sanitaire et économique mondial qui conduit chacun à repenser ses fondamentaux, les nouvelles ambitions du gouvernement malgache, souhaitant reprendre en main le destin de sa compagnie nationale, ont amené Air Austral à considérer que sa sortie totale constituait l’option la plus raisonnable. Les accords signés traduisent cette volonté commune des deux sociétés de poursuivre leurs propres ambitions, choix et orientations stratégiques », précise le communiqué de la compagnie basée à l’aéroport de Saint Denis-Roland Garros.

Selon les journaux des deux îles, les transporteurs ont finalement admis qu’aucun n’avait respecté la totalité de ses engagements. Air Madagascar devrait désormais ouvrir son capital à de nouveaux investisseurs étrangers, la rumeur évoquant un intérêt d’Ethiopian Airlines. Et enfin présenter un plan de relance des vols au départ d’Antananarivo-Ivato, ses lignes internationales étant pour l’instant suspendues jusqu’à la fin du mois.

Air Austral rappelle toutefois que ces moins de trois années de partenariat « auront posé les bases d’un développement futur pour chacune des deux compagnies ». Le groupe Air Madagascar, « réorganisé, au produit modernisé et aux capacités de vol rétablies », peut désormais, grâce à des financements nouveaux, se projeter à l’international et capitaliser sur un réseau domestique maillé et plus performant. La filiale Tsaradia, créée en 2018, constitue désormais « un maillon essentiel du secteur économique local et notamment celui du tourisme ».

Quant à la compagnie réunionnaise, « fidèle à sa ligne stratégique mise en œuvre depuis quelques années », elle estime avoir « conforté son positionnement incontesté de compagnie leader de l’océan Indien, de par la diversité de son réseau régional et la connectivité offerte vers la zone depuis l’Europe ». Durant ces années, Air austral a « en effet bâti une offre forte et cohérente visant à diversifier les possibilités de déplacements de et vers La Réunion et Mayotte d’une part, et vers Madagascar d’autre part », où la compagnie et sa filiale Ewa proposent aujourd’hui 7 points de desserte.

Et si le partenariat stratégique entre les deux compagnies a pris fin, Air Austral tout comme Air Madagascar « ne ferment aucune porte à d’autres collaborations futures ». Les partenariats commerciaux établis et les synergies mises en place pourront « au bénéfice des passagers de l’océan Indien » être maintenus, pour autant qu’ils servent « les intérêts mutuels » des deux compagnies aériennes.

Divorce acté pour Air Austral et Air Madagascar 1 Air Journal