Airbus a annoncé fin juin la suppression d’environ 15.000 postes dont un tiers en France, mais pour FO les rumeurs colportées récemment sur de nouvelles mesures n’ont pas lieu d’être. Le syndicat majoritaire souhaite donc rassurer les salariés, tout en rappelant que son objectif reste inchangé : qu’il n’y ait aucun départ contraint.

Depuis que l’avionneur européen a détaillé fin juin l’impact sur l’emploi de la pandémie de Covid-19, l’activité des avions commerciaux ayant chuté de près de 40% ces derniers mois, les négociations avec les représentants du personnel dans l’hexagone ont débuté – et doivent durer quatre mois. Mais des informations circulent selon FO sur des listes de départs contraints, une diminution de la subvention des œuvres sociales ou la remise en cause des rémunérations. Le syndicat explique dans un communiqué qu’il « s’interroge sur l’objectif recherché par tous ceux qui colportent depuis quelques jours, des messages particulièrement inopportuns sur la nécessité qu’il y aurait à traiter dans cette crise, la question de la compétitivité d’Airbus ».

FO souhaite également rassurer les salariés sur le fait que « NON, vos hiérarchies n’établissent pas de listes de départs contraints. La question des départs contraints, si elle devait se poser, ne se gérerait ni à ce niveau, ni avec ces méthodes. Installer cette peur et créer cette fracture entre salariés n’est pas responsable ». Les APC (Accords de performance collective) ne devront selon le syndicat être utilisés « qu’une fois que l’ensemble des mesures gouvernementales (Activité Partielle Longue Durée, soutien aux départ anticipé…), départs volontaires et négociation de l’accord majoritaire auront fait la démonstration qu’elles n’étaient pas suffisantes à garantir le 0 licenciement contraint ». FO rappelle que la durée de ce plan doit également être négociée : « le temps aura un impact très significatif sur notre capacité à gérer de façon socialement acceptable cette crise ».

Pour FO, soutenir les filières de formation, « c’est maintenir notre vivier de compétences », des compétences « indispensables pour garder Airbus au niveau que nous connaissons et qui nous ont permises de nous hisser au 1er rang de constructeur mondial ». Les contrats d’alternance doivent être débloqués au plus vite, et « le format 2 départs pour 1 embauche reste une revendication forte et urgente » pour FO : Airbus « doit anticiper » ce format afin de garantir aux jeunes étudiants l’accès à un contrat d’alternance.

La crise actuelle « va profondément bouleverser » l’industrie aéronautique, rappelle le syndicat, l’enjeu pour elle étant sa capacité à « concevoir l’avion vert, à le produire et à le mettre en vol » – une des conditions émises par l’Etat dans son aide de 8 milliards d’euros au secteur aéronautique (en plus des 7 milliards pour la compagnie aérienne Air France). Et s’il est « difficile d’avoir des certitudes » sur le temps que durera la crise sanitaire, FO estime « tout à fait possible » d’analyser ses impacts à court, moyen et long termes sur Airbus qui, « contrairement à son concurrent américain, garde la confiance des marchés et sa notation financière reste excellente ». Il s’agit pour le syndicat de s’appuyer sur les « bases solides » de l’avionneur européen pour :

  •        Reconstruire la confiance des passagers dans le transport aérien.
  •        Renforcer la confiance des compagnies aériennes dans Airbus.
  •        Démontrer que la confiance mise par l’Etat Français dans la capacité des dirigeants d’Airbus à prendre les mesures pertinentes, justes et justifiées, est méritée et que ces mesures renforceront le groupe.
  •        Et enfin renforcer la confiance des salariés dans leur groupe ; eux qui n’ont jamais faillis et qui ont rendu possible le fait qu’Airbus soit devenu leader mondial de la construction aéronautique civile. Ils sont la vraie richesse de l’Entreprise.

Un objectif immédiat : protéger nos emplois et garantir la capacité d’Airbus à rebondir le plus vite possible, conclut FO.

Emploi Airbus : FO en guerre contre la rumeur 1 Air Journal

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