La compagnie aérienne low cost easyJet fermera dès le mois prochain ses bases de Londres-Stansted, Londres-Southend et Newcastle, de nombreuses lignes devant être fermées et quelque 670 emplois étant menacés.

Comme annoncé début juillet, la spécialiste britannique du vol pas cher sabre dans son réseau en raison de la pandémie de Covid-19, et en particulier des mesures de quarantaine prises au Royaume-Uni : elle a annoncé lundi la fermeture de ses bases dans trois aéroports le soir du 31 aout 2020. Londres-Southend en particulier disparaitra de son catalogue, alors qu’elle y proposait 21 destinations dont Bordeaux, Paris-CDG ou Genève. EasyJet sera encore présente dans les deux autres bases, mais avec un programme très réduit : Londres-Stansted (26 routes dont trois en France) ne sera plus relié qu’à Amsterdam, Belfast, Edimbourg et Glasgow, tandis que Newcastle (14 routes) restera desservi depuis Nice, Belfast et Bristol.

Les passagers affectés seront contactés par easyJet, qui leur proposera « dans les prochains jours » des « options de voyage » allant du transfert sur un autre vol sans frais (à l’exception de quelques pays dont le Maroc) au remboursement du billet d’avion, en passant par un avoir valable 12 mois ou un remboursement sous conditions si un mode de voayeg alternatif est choisi (train, bateau etc.). « Nous comprenons l’incertitude que cela peut causer à nos clients devant voyager à destination et en provenance de ces aéroports », et « nous tenons à nous excuser auprès des clients pour tout inconvénient que cela pourrait causer », a déclaré la low cost dans son communiqué.

Côté emploi, easyJet précise que cette décision de fermer trois bases a été prise après la fin des consultations avec les syndicats. Pour les PNC, c’est en partie réglé : les négociations avec Unite ont débouché sur un accord qui a vu selon la compagnie aérienne « 93% des hôtesses de l’air et stewards menacés choisir un licenciement volontaire amélioré ». Le nombre de « licenciements involontaires » a donc été considérablement réduit, avance easyJet, également via « des options supplémentaires telles que les contrats à temps partiel et saisonniers, les transferts de base lorsque cela est possible et les congés sans solde ». EasyJet et Unite continuent de travailler sur les « consultations individuelles ».

Chez les pilotes en revanche, c’est plus flou : easyJet « reste engagée » à ses négociations avec le syndicat BALPA « sur les prochaines phases » concernant les « licenciements volontaires » et les consultations individuelles. Une version dénoncée par le syndicat, qui proteste contre la fin « unilatérale » des négociations alors que tout semblait aller dans la bonne direction la semaine dernière. Selon le secrétaire général du syndicat Brian Strutton cité par London Southeast, il s’agit d’un « acte de mauvaise foi spectaculaire. Il est clair que la direction d’easyJet ne faisait que balader notre équipe de négociation sans avoir l’intention de parvenir à un quelconque accord. Nous avons proposé des mesures sévères telles que le travail à temps partiel ou saisonnier, qui auraient considérablement réduit la nécessité de licenciements obligatoires ». Les pilotes sont « étonnés de voir à quel point et à quelle vitesse la culture d’easyJet a changé et la colère et la frustration sont palpables. Nous ne blâmons pas easyJet pour le ralentissement causé par la Covid. Mais la façon dont ils ont fait face a été déplorable », a ajouté le syndicaliste.

Le CEO d’easyJet Johan Lundgren a de son côté déclaré : « Nous avons dû prendre la décision très difficile de fermer trois bases britanniques en raison de l’impact sans précédent de la pandémie et des restrictions de voyage associées, aggravées par les mesures de quarantaine au Royaume-Uni qui ont un impact sur la demande de voyages. En travaillant en étroite collaboration avec les représentants de nos employés, je suis heureux que nous ayons pu identifier des moyens de réduire considérablement le nombre de licenciements obligatoires proposés (…). Je sais que c’est une période très difficile pour nos pilotes et nos équipages de cabine, et je tiens à les remercier pour leur professionnalisme continu ».

EasyJet « reste engagée » dans ses opérations au Royaume-Uni, qui restent les plus importantes de son réseau : elle continuera d’opérer dans huit bases britanniques, desservant plus de 490 liaisons accueillant 52 millions de clients dans le pays. Mais la low cost continuera aussi de « passer en revue son réseau et ses bases pour s’assurer qu’ils sont optimisés dans l’environnement actuel ».

EasyJet va bien fermer 3 bases britanniques 1 Air Journal

©London-Southend Airport