Les compagnies aériennes French bee et SAS Scandinavian Airlines ainsi que trois organismes du contrôle aérien de se sont associées au projet d’Airbus Fello’fly inspiré par le vol des oiseaux migrateurs, visant à améliorer la performance environnementale des avions commerciaux. Le président d’Emirates Airlines regrette l’absence d’un A380neo, tandis que deux A350-1000 ont décollé de Toulouse destinés à British Airways et Virgin Atlantic.

Lancé en novembre dernier, Fello’fly est un projet de démonstrateur inspiré du biomimétisme, destiné à améliorer les performances environnementales des avions commerciaux et à réduire de manière significative les émissions de l’industrie aéronautique. Airbus a annoncé mercredi s’être associé aux deux compagnies aériennes française et scandinave, qui sont aussi des clients de l’A350, ainsi qu’à la DSNA (Direction des Services de la Navigation Aérienne) en France, au NATS du Royaume-Uni et à Eurocontrol « pour démontrer la faisabilité opérationnelle » du projet, basé sur le Wake Energy Retrieval (WER).

Fello’fly vise à démontrer « la viabilité technique, opérationnelle et commerciale » de deux avions volant ensemble pour des vols long-courriers. A l’instar des oiseaux, un « avion suiveur » récupère l’énergie perdue par le sillage de l’avion de tête, en volant dans le courant ascendant d’air créé par le sillage.  L’avion suiveur bénéficie ainsi d’une portance qui lui permet de diminuer la poussée du moteur, et donc de réduire la consommation de carburant « de l’ordre de 5 à 10% par voyage ». La solution technique sur laquelle Airbus travaille implique « des fonctions d’assistance aux pilotes » nécessaires pour s’assurer que l’avion reste positionné en toute sécurité dans le courant ascendant de l’avion qu’ils suivent, en maintenant la même distance, à une altitude constante.

Le communiqué d’Airbus précise que Frenchbee et SAS fourniront « l’expertise des compagnies aériennes en matière de planification et d’exploitation des vols » concernant le rapprochement des aéronefs « avant et pendant une opération Fello’fly ». La DSNA, NATS et Eurocontrol apporteront leur expertise en navigation aérienne « en définissant comment deux aéronefs peuvent être rapprochés en toute sécurité, en minimisant l’impact sur les procédures actuelles ». En parallèle, Airbus continuera à travailler sur la solution technique pour aider les pilotes à s’assurer que les avions restent positionnés en toute sécurité.

Dans le cadre de ces accords, Airbus et ses partenaires développeront un concept d’opérations « sûr et réaliste » (CONOPS) nécessaire pour façonner les futures réglementations opérationnelles des vols en vol. Les essais en vol auront lieu tout au long de 2020 sur deux Airbus A350, avec dès 2021 « l’implication des compagnies aériennes et des régulateurs dans un espace aérien océanique ». Une mise en œuvre en conditions réelles est espérer vers le milieu de la décennie.

Le président d’Emirates Airlines Tim Clark a de son côté regretté dans FlightGlobal la décision d’Airbus d’annuler le programme A380, et donc le développement d’une version A380neo, qui aurait selon lui apporté une baisse consommation de 12% à 14% au superjumbo actuel. Promis depuis juillet 2015, avec six mois plus tard une entrée en service annoncée pour 2023 au plus tôt, le superjumbo remotorisé aurait été « absolument brillant » selon le dirigeant de la compagnie basée à Dubaï, qui est déjà le plus gros client du modèle original. Tim Clark imaginait pour l’A380neo des Rolls Royce Trent XWB améliorés, des winglets en bout d’aile ; et il lui prévoyait une belle place dans le ciel pour 2025 quand le transport aérien aura redémarré (la pandémie de Covid-19 a cloué au sol la majorité des A380 en service).

Rappelons que dès 2015, le PDG d’Airbus de l’époque Fabrice Brégier était très clair : l’évolution de l’A380 ne sera pas lancée pou un seul client, « même si Emirates en commande 200 » ; le coût estimé du développement du neo était alors estimé à 3 milliards de dollars.

Airbus : partenaires Fello’fly, A380neo et A350-1000 1 Air Journal

©Emirates

On retiendra enfin le décollage mercredi de Toulouse de deux A350-1000 « britanniques » (effet Brexit oblige ?) : le G-XWBG destiné à British Airways, septième des 18 commandés qui a opéré son vol d’acceptation, et le G-VDOT de Virgin Atlantic qui a rejoint l’aéroport Manchester – son cinquième sur 12 attendus. 

Airbus : partenaires Fello’fly, A380neo et A350-1000 2 Air Journal

©Airbus