Si une industrie peut relever « le défi de sa transformation », c’est bien l’aéronautique selon l’explorateur Bertrand Piccard, président de la Fondation Solar Impulse et Catherine Maunoury, championne du monde de voltige aérienne, présidente de l’Aéro-Club de France, qui appellent à « ne pas se tromper de combat » dans une tribune publiée hier par le Journal du Dimanche.
Alors que le premier weekend d’octobre 2020 a été marqué par des manifestations d’écologistes dans les aéroports français, en particulier à Paris-CDG et à Bordeaux où les militants ont atteint les pistes, la tribune dans le JDD rappelle après celles de parlementaires que l’aviation est un « bouc émissaire » facile dans la lutte contre le réchauffement climatique. Bertrand Piccard et Catherine Maunoury expliquent que l’étude des sources mondiales de CO2 « montre que les plus importantes proviennent des moteurs à combustion, des bâtiments mal isolés, des chauffages et climatisations inefficients. Mais l’impuissance à résoudre ces énormes problèmes de façon systémique ne devrait pas justifier de se retourner contre des cibles de moindre importance ».
En ce qui concerne l’aviation, « les émissions de CO2 par passager ont diminué de 80% au cours des 70 dernières années pour ne plus représenter, avant la crise Covid-19, que 2 à 3% des émissions globales. Moins que le secteur digital dont les tenants du streaming vidéo ne sont jamais montrés du doigt », soulignent les auteurs. Le secteur aérien subit pourtant « des attaques sans commune mesure avec son impact réel sur le climat. Elle est devenue l’otage d’une idéologie qui prône la décroissance comme seule solution aux enjeux environnementaux et qui déroule un avion-bashing, un dénigrement, qui frôle le fanatisme, comme pour se donner bonne conscience et oublier qu’on pollue ailleurs ».
Ce « dénigrement irrationnel de l’aviation occulte non seulement la dimension émotionnelle, mais également l’impact socio-économique des activités aéronautiques », qui représentent plus de 1,1 million d’emplois directs et indirects en France, et 4,3% du PIB national. C’est donc « une réussite industrielle, un fleuron de notre capacité à innover, enfin un garant majeur de notre indépendance en matière de transport et de défense. Au-delà des nombreux emplois et du dynamisme économique qu’elle génère dans nos territoires, l’aéronautique est l’un des meilleurs représentants de notre savoir-faire ».
Et surtout, l’avion-bashing éclipse l’essentiel selon Bertrand Piccard et Catherine Maunoury : « si une industrie peut relever le défi de sa transformation, c’est bien l’aéronautique. La capacité à se réinventer est inscrite dans son ADN ». Conscients des enjeux écologiques, les constructeurs ont donc repris le chemin de l’innovation et de l’efficience énergétique pour arriver le plus vite possible à l’avion zéro-émission (batteries, hydrogène, biocarburants de 3ème génération ou kérosène synthétique) ». Des avions de tourisme électriques « sont déjà disponibles pour les aéroclubs, mais il est clair qu’il faudra une décennie pour qu’il en soit de même en matière d’aviation commerciale ». Entretemps, les compagnies aériennes doivent assumer leur part « en facturant systématiquement la charge carbone sur chaque billet vendu, ce qui serait une manière indirecte d’être neutres dès maintenant sur le plan carbone. Elles jouent là leur avenir. Car l’avion-bashing n’a-t-il pas été engendré par le retard qu’a pris l’aviation dans la compensation carbone et la taxation du kérosène? ».
Il ne fait aucun doute selon eux que les industriels de la branche aéronautiques « doivent prendre leurs responsabilités, mais les écologistes aussi. Car cette stigmatisation de l’aviation fait oublier l’essence même de son utilité. L’avion est et demeurera un vecteur unique de rapprochement entre les peuples, d’échanges culturels, sociaux, scientifiques et économiques, de même qu’un formidable et efficace outil d’action en temps de crise ». « Nous vivons une époque où l’humanité comprend enfin le besoin impérieux de protéger son espace vital pour assurer la qualité de son existence future. La population commence même à se révolter contre les excès d’un système créateur de pollution et d’inégalités. Il était temps! Mais pour être efficaces, pour entrainer avec eux le maximum possible de soutien, les activistes doivent bien choisir leurs cibles, se concentrer sur l’essentiel et éviter de se cantonner dans l’anecdote en cherchant des boucs-émissaires, comme les sapins de Noël et les avions. Au risque de ridiculiser la cause qu’ils veulent défendre ».
« Ce n’est donc pas en dénigrant l’aviation, en cherchant à la casser, que nous allons résoudre le sujet écologique. Profitons au contraire de la crise sanitaire et économique actuelle pour l’encourager à évoluer encore plus vite. Ne cédons pas au dogmatisme ou à la tentation du bouc émissaire. Ne détruisons pas, par idéologie ou par ignorance, une industrie compétitive qui est source d’emplois, de savoir, d’échanges, d’excellence et de passion, d’autant plus qu’elle est très largement capable de relever ce double défi écologique et technologique. Nous sommes au début d’une nouvelle page de l’histoire et l’écrire prendra un certain temps. Mais aujourd’hui, comme il y a un siècle, nous avons tous ensemble la chance unique de construire l’aviation de demain. Ne la laissons pas passer », concluent Bertrand Piccard et Catherine Maunoury.
Justin Fair a commenté :
5 octobre 2020 - 8 h 14 min
“Aviation bashing”, Par partout…
Entendu à l’instant , la Chine se félicite de l’augmentation de 10% du trafic aérien intérieur par rapport à 2019 malgré la pandémie…
Bon, d’accord, c’est grand la Chine… Et c’est loin!
Arnaud a commenté :
6 octobre 2020 - 14 h 28 min
Entièrement d’accord. On en a marre de tous ces messages dénigrant l’avion et conduisant à “la honte de prendre l’avion” ! C’est du grand n’importe-quoi !
Merci à B. Piccard et à C. Maunoury pour ce coup de gueule !
FL350 a commenté :
5 octobre 2020 - 9 h 30 min
“avion-bashing” : stop aux anglicismes, nous sommes en France ! ! !
Pourquoi avoir honte de s’exprimer en français ?
Phil14 a commenté :
5 octobre 2020 - 11 h 02 min
Tout à fait d’accord!
Bashing signifie tout simplement dénigrer…
Insupportable jusqu’à la nausée ces anglicismes souvent mal utilisés par ignorance du sens premier.
Justin Fair a commenté :
5 octobre 2020 - 12 h 12 min
C’est bien “dénigrement” qui est utilisé le plus souvent dans le communiqué de B. Piccard et C. Maunoury… Rendons-leur au moins cette justice…
Justin Fair a commenté :
5 octobre 2020 - 14 h 20 min
“Pourquoi avoir honte de s’exprimer en français ?”
Ben, parce que c’est du “french-bashing” tiens!
Of course!
Roxy a commenté :
5 octobre 2020 - 10 h 37 min
« Relever le défi de sa transformation ».
L’aéro demeure en tête de l’égocentrisme.
Comme si le propre d’une industrie n’était pas de progresser et se développer.
C’est humain, pas « aérien » ????
Le bachingue n’est que l’expression naturelle d’un excès.
Le reprocher c’est ne pas l’avoir compris, ce qui n’est pas une surprise dans l’aérien qui s’auto-congratule jusqu’à la nausée.
Justin Fair a commenté :
5 octobre 2020 - 12 h 04 min
” Le bachingue ( dénigrement donc…) n’est que l’expression naturelle d’un excès.”
Ah bon? “Excès” pour ceux qui NE PEUVENT PAS, par manque de moyens souvent, ou NE VEULENT PAS pour de multiples raisons plus ou moins rationnelles ou par goût, tout simplement pas envie de voyager… Le prétexte de l’environnement est bien commode pour tous ceux-là…
Comme dit une de mes connaissances très casanière qui ne voyage pratiquement jamais à plus de 100 km de chez lui ( et encore!): “Mais qu’est-ce qu’ils ont besoin de prendre l’avion pour aller à l’autre bout du Monde”!
C’est vrai ça restons chez nous! A bas l’avion!
Bio a commenté :
5 octobre 2020 - 12 h 26 min
Moi ce qui me donne la nausée voire la gerbe, c’est les ecolo-terroristes qui desservent leur cause en ne s’attaquant qu’au cibles faciles.
Il seraient temps que ces gens proposent au lieu de seulement interdire, détruire, taxer et régresser.
L’écologie doit être un facteur de progrès humain, social et technologique. C’est pas avec le terrorisme vert et l’écologie punitive qu’on y arrivera.
Rame a commenté :
5 octobre 2020 - 15 h 24 min
Terrorisme : Emploi systématique de la violence pour atteindre un but politique ; les actes de violence (attentats, destructions, prises d’otages).
Les mots ont un sens, utiliser abusivement des termes fait perdre tout son son sens à la valeur du mot. Mettre sur la même échelle les terroristes du bataclan avec des citoyens qui bloquent des avions est un non sens lourd de conséquence. Vous avez le droit d’être contre, de vous opposer à leur manière mais le mot terrorisme sérieusement…
Greg a commenté :
5 octobre 2020 - 16 h 31 min
Terroristes, khmers verts, pastèques, ayatollahs, inquisiteurs….. Ce sont probablement des réactions épidermiques, mais qui démontrent bien que si les écolos pensent vraiment pouvoir changer la société et les comportements, il va falloir revoir la méthode… Il sera probablement beaucoup plus simple, donc efficace, de s’appuyer sur les progrès de la technologie verte plutôt que de vouloir embarquer le monde entier vers une sobriété non désirée.
Rame a commenté :
6 octobre 2020 - 7 h 03 min
De tels réactions épidermiques montrent surtout le comportement de personnes incapable d’envisager de se poser la moindre question et d’envisager le moindre changement. De mon côté le simple progrès technique ne fera pas tout même si son rôle est essentiel, mais croire qu’en attendant l’évolution technique nous n’avons rien à faire se serait bien trop simple.
Xam a commenté :
6 octobre 2020 - 9 h 58 min
Je suis pas certain qu’on pourra arriver à un réchauffement climatique sous les 2°C sans un changement de nos modes de vie. L’avion est un outil formidable pour voyager mais c’est malheureusement le transport qui émet les plus de CO2 par heure de voyage; et il en émet encore plus dans les phases de décollage et d’atterrissage.
1) Un français, c’est environ 11 tonnes d’équivalents CO2 par an (source: https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/sites/default/files/2020-01/datalab-essentiel-204-l-empreinte-carbone-des-francais-reste-%20stable-janvier2020.pdf?fbclid=IwAR35-J9n6WeBGjXjNVKwYl8BzI34_LiFYC8iZ606VjjURfak6Gz9eAfR8jI )
2) Un vol aller-retour CDG-New York, c’est environ 1000 kg pour les chiffres les plus optimistes (https://www.latribune.fr/entreprises-finance/services/transport-logistique/la-verite-sur-les-calculateurs-de-co2-de-l-aviation-air-france-goodplanet-dgac-834273.html?fbclid=IwAR2qQqc08dEJ3yy9Tc5XhiXd709uhZUzRkV5t58uToT-9atONEn0HMF9sPc)
Un vol CDG-NY aller-retour, ça fait donc 9% de l’empreinte carbone d’un français moyen
3) Il faudrait être à 2 tonnes d’équivalent CO2 par personne par an pour rester dans une augmentation de température de 1,5°C préconisée par le GIEC (https://jancovici.com/changement-climatique/agir-collectivement/que-signifie-concretement-darreter-la-hausse-du-co2-dans-lair/?fbclid=IwAR2_HoU7Fm5qQSx9FxwCmZwiHQMiDt-8oTyPHNI-ohoc-LrT4PQL2C-Y2FU). Certaines émissions de CO2 sont indispensables pour vivre, notamment celles liées au chauffage ou à l’alimentation, elles sont donc quasiment incompressibles.
4) Donc finalement même avec le mode de vie le plus économe possible en termes d’émission de CO2 (régime alimentaire le moins émetteur de CO2, pas/peu de voiture, peu d’achats produits manufacturés), un long courrier (ou plusieurs petits courrier) va fortement dégrader le bilan carbone personnel.
5) C’est le sens de l’article du Monde : le « bobo parisien » qui trie ses déchets, n’a pas de voiture et fait du vélo, mange peu de viande, mange local, mange bio, mais qui fait quelques petits we en prenant l’avion et un long courrier par an a peut être un bilan carbone plus important que le « pauvre » qui vit dans le péri urbain, mange peu local car le local est plus cher, a des déplacements en voiture contraints qu’il ne peut pas remplacer par le vélo ou les transports en commun et qui lui part en vacances une fois par an en voiture.( https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2019/02/22/l-avion-plaisir-coupable-de-l-ecolo-voyageur_5426851_4497916.html?fbclid=IwAR0N5I9aoLfSaWFAZ201gq9uUtbl2Zq5ToyMZp1tOwoM9NQNmSIQLE66nWg
) croire que la technologie permettra de régler le problèmes des émissions de CO2 de l’aviation est un leurre. Les avions sont amortis dans les comptes sur une durée extrêmement longue, pas possible de remplacer toute la flotte. Les agrocarburants ne sont pas au stade industriel et s’ils étaient au stade industriel poseraient des soucis de concurrence des surfaces agricoles. L’hydrogène est une technologie prometteuse mais trop peu mature encore.
On peut se dire que le secteur aérien ne représente que quelques pourcentages dans le total des émissions de CO2, se dire que le transport maritime en émet plus, que tel ou tel pays en émet plus que les français, qu’il faudrait d’abord réguler l’activité des entreprises.
J’ai plutôt l’impression qu’il faut s’attaquer en même temps à tous les secteurs, tous les pays, particulier et entreprises si on veut y arriver. Le statu quo ne sera pas possible.
Ca passera pour nous par prendre l’avion moins souvent. Evidemment certaines situations particulières doivent être prises en compte (un ultramarin qui a sa famille en métropole par ex). Il faudra trouver un outil qui permette de prendre ces situations en compte.
Egalement moins prendre l’avion mettrait en difficulté tout un secteur important de notre économie (et donc des emplois cf. https://www.lesechos.fr/industrie-services/air-defense/aeronautique-un-secteur-strategique-pour-leconomie-francaise-1008096?fbclid=IwAR15hUi__v8ZPgZA5H-qOGVcSwI6W2jT_9HADGvh7tim5Jr0PvxMEJk7y5Y ).
Voyager en train ou en voiture ou en vélo c’est pas si mal, on a la chance d’avoir un pays extrêmement varié en termes de paysages, terroirs, cultures 🙂
flydreamer a commenté :
5 octobre 2020 - 11 h 35 min
L’aviation ne transporte pas uniquement des humains pour voyager et se déplacer , loisirs comme affaires , mais aussi des denrées périssables , des animaux , du courrier , des matières premières ,des produits pharmaceutiques et la liste est longue ; bref tout ce qui fait que dans notre quotidien nous avons à disposition de quoi vivre et pour que nos économies continuent de tourner et fonctionner.
A tous ces écologistes obtus de la tête : Ni le train , ni le transport routier ne pourront remplacer l’avion . Evolution de l homo sapiens oblige .
Pierre a commenté :
5 octobre 2020 - 11 h 43 min
Certaines compagnies ferait bien d’ârreter le green washing alors qu’elles ne font que des mesurettes. Ex avec AF qui vole avec des vieux Boeing et Airbus de 20 ans et passe son temps à se faire passer plus verte que verte car elle n’utilise plus de fourchettes en plastique…
Il est temps de passer au NEO et A220.
Justin Fair a commenté :
5 octobre 2020 - 12 h 07 min
“Il est temps de passer au NEO et A220.”
Si vous avez 3 sous à leur prêter…
Parce qu’en ce moment les finances des compagnies!!!!
@pierre a commenté :
5 octobre 2020 - 12 h 15 min
Justement, ça tombe bien, pour l’A220, ils sont déjà commandés.
La livraison devait avoir lieu en Septembre dernier, mais il paraît qu’une pandémie mondiale bloque les liquidités des compagnies en règle générale. Et quand on n’a pas d’argent, on ne peut pas acheter.
TLM a commenté :
5 octobre 2020 - 12 h 47 min
Il faut aussi ajouter la nouvelle eco-taxe qui va vider le peu de liquidités qu’il reste aux compagnies aériennes françaises.
Greg765 a commenté :
5 octobre 2020 - 12 h 40 min
Air France a quand même pris une mesure intéressante qui est la compensation systématique des vols domestiques.
Certes ça ne s’applique qu’aux vols domestiques mais la démarche est intéressante.
Ce n’est pas la seule compagnie à s’engager sur cette voie là (easyJet le fait par exemple sur 100% de son réseau) mais je trouve que ces initiatives sont assez peu relayées et c’est quand même dommage.
Le renouvellement des flottes est également une piste de travail très interessante pour économiser du carburant, et pour Air France il est vrai que le réseau moyen courrier est pour le moment un peu à la traîne. Ceci dit sur le long courrier avec les 787 / A350 et la sortie des 747 (qui commence certes à dater) et plus récemment des A340 des progrès sont en train d’être faits. Et rappelons qu’ils ont une commande d’A220.
Quand aux plastiques à usage unique ce n’est certainement pas des mesures à discréditer, d’ailleurs le changement de flotte n’empêche pas le changement des couverts, il faut arrêter d’opposer des mesures qui peuvent être complémentaires et ne sont en rien en opposition.
Xam a commenté :
6 octobre 2020 - 10 h 27 min
La compensation est la toute première étape et elle doit être saluée. Sera-t-elle suffisante ? Rien n’est moins sûr :
https://jancovici.com/changement-climatique/agir-individuellement/la-compensation-drole-de-bonne-idee-ou-belle-escroquerie/
https://jancovici.com/changement-climatique/gaz-a-effet-de-serre-et-cycle-du-carbone/ne-suffit-il-pas-de-planter-des-arbres-pour-compenser-les-emissions/
https://jancovici.com/publications-et-co/articles-de-presse/climat-la-valeur-positive-du-zero/
Sérieusement a commenté :
6 octobre 2020 - 12 h 14 min
Prenez une source beaucoup plus fiable et neutre qu’un prophète de la catastrophe (et un sacré escrologue qui pollue plus que le voyageur aérien avec son site web)
Xam a commenté :
6 octobre 2020 - 12 h 52 min
Regardons un peu les questions que posent JM. Je trouve que la plus intéressante est celle-ci :
Les émissions évitées le sont-elles en même temps que les émissions de l’entité qui compense ? En d’autres termes, l’entité qui paye pour « compenser » achète une réduction qui survient au moment où elle paye, ou qui surviendra « plus tard » ? Si elle survient plus tard, comment être sûr qu’elle arrivera bien ?
Qu’en pensez-vous ?
Thierry A350 a commenté :
21 novembre 2020 - 17 h 56 min
rassurez vous les A220 et les A350 sont deja commandes pour le premier en cours de livraison pour les seconds , Air france d ici 2024 aura plus de la moitie de sa flotte LC en avion de nouvelles technologie les “vieux 777-200” seront partis et certain 777-300w probablement aussi.
Donc non Airfrance est tres engagé , allez plutot voir lufthansa , united ,etc et meme AC oui AA et ses micro jet vieux et polluant .
FRED.F a commenté :
5 octobre 2020 - 16 h 12 min
Effectivement notre pays et ses belles associations devraient prêter attention à certaines mesures qui pénalise ou pénaliseront davantage encore l’aérien français et uniquement à l’aérien français… On l’a déjà vu avec une taxe qui ne s’applique (me semble-t-il) qu’aux seules compagnies françaises. Notre vieux pays pense donner l’exemple au monde, et que les pays du monde suivront docilement nos idées lumineuses (que même l’EU n’a pas suivi !)… mais l’époque des lumières est passée, le monde se moque et nous laisse nous tirer une balle dans chaque pied. On va finir par perdre un secteur de plus de notre économie… et des familles entières vont se retrouver en difficulté (le process est déjà entamé). Quand on n’aura plus de compagnies Françaises, nos aéroport ne resteront pas déserts, et toutes les lignes laissées vacantes par nos feu « compagnies Françaises » seront bien évidemment reprises par d’autres compagnies étrangères et souvent Low cost (joli dumping social en prime)… elles feront voler encore plus d’avions et n’auront pas d’imposition en France et se ficheront de nos principes et taxes écologiques…. Et quand bien même on mettrait des taxes énormes dès le « touché de roues » sur une piste française, le monde continuera à tourner, même sans les voyageurs français… même sans la France. En attendant, je vois autour de moi des amis qui perdent leurs emplois et sont en galère pour vivre car leur société -sous-traitante de l’aérien – est en train de mourir. Ceci est selon moi assez affolant car cette hémorragie ne va pas s’arrêter là. Si chacun ne pense pas à considérer l’autre comme l’unique problème de la pollution mais que chacun faisait en sorte de réduire légèrement son impact pollution alors on pourrait sans doute mieux s’en sortir. Arrêtons de pointer l’autre du doigt. Quand on aura tué l’aérien qui sera la prochaine cible ?
Xam a commenté :
6 octobre 2020 - 15 h 04 min
Vous avez partiellement raison. Un frein à l’aviation va nécessairement contracter le secteur de l’aéronautique en France qui est un grand pourvoyeur d’emplois.
En revanche, mettre en place une taxe sur les billets d’avion ne va pas changer grand chose à la concurrence : tous les avions qui atterriront ou décolleront d’un aéroport français quelle que soit la nationalité de la compagnie.
L’aérien n’est évidemment pas l’unique problème du réchauffement climatique : tous les pays, tous les secteurs doivent, si l’on veut limiter le réchauffement climatique à 1,5°C (voir n°5 du lien suivant: https://www.unenvironment.org/fr/actualites-et-recits/recit/10-choses-savoir-sur-le-rapport-2019-sur-lecart-entre-les-besoins-et-les ) , diminuer leurs émissions de CO2 de 7,6 % par an.
Du coup la question c’est comment faire pour diminuer les émissions de 7,6% par an en moyenne sans nécessairement limiter le nombre de kilomètres total parcouru par les avions ?
Greg6 a commenté :
5 octobre 2020 - 16 h 50 min
Ce que je trouve drôle, habitant à Paris, ce sont tous ces écologistes des villes qui ont Netflix, sont à fond sur Instagram, commandent sur Amazon etc… mais qui se permettent de donner des leçons aux autres car ils font du vélo pour aller au travail.
Et car ils ont pris le train pour aller dans l’Aveyron.
Alors que, comme indiqué dans l’article, c’est le numérique qui augmente le plus la pollution ces dernières années.
C’est extrêmement hypocrite, toute cette vague pseudo-écolo, et je reste poli car je parle en public.
Qu’ils commencent par être vraiment propre sur eux à ce niveau, c’est loin d’être le cas.
C’est comme ces gens connus qui ne payent pas d’impôts en France, car résidents étrangers, qui viennent nous donner des leçons. Même combat.
Xam a commenté :
6 octobre 2020 - 10 h 36 min
Avez-vous des chiffres pour appuyer votre argumentation ?
Des chiffres qui montrent que, à l’échelle d’un foyer, Netflix + commandes Amazon + train pour aller en Aveyron > aviation ?
Faites le calcul vous mêmes avec les nombreux calculateur d’émissions de CO2, l’aviation est, à titre individuel (sur son propre bilan carbone), l’un des pires contributeur. On peut manger peu de viande, ne pas prendre la voiture, chauffer peu; tous ces efforts sont sapés par les vols que l’on fait en avion (un vol CDG-NY, c’est 1 tonnes de C02 pour les chiffres les plus optimistes, alors qu’un français émet en moyenne 11 tonnes : https://www.latribune.fr/entreprises-finance/services/transport-logistique/la-verite-sur-les-calculateurs-de-co2-de-l-aviation-air-france-goodplanet-dgac-834273.html?fbclid=IwAR2qQqc08dEJ3yy9Tc5XhiXd709uhZUzRkV5t58uToT-9atONEn0HMF9sPc )
Je suppose selon ce que vous indiquez que vous être contre la 5G ? Car la 5G, c’est une superposition de réseaux (le réseau 4G et 3G ne sera pas éteint lorsque la 5G sera là), une obsolescence des appareils (il va falloir remplacer plus tôt que ce qui était prévu des téléphones en l’absence de 5G car les anciens appareils ne sont pas compatibles) consommation de données qui va exploser (majoritairement pour regarder des séries ou vidéos en ultra HD sur un écran de téléphone.. et pas pour la télémédecine comme le vante ses partisans) et donc une consommation d’énergie totale qui va augmenter. Un moratoire sur la 5G avait été proposé par la convention citoyenne mais refusé par le président..
Sérieusement a commenté :
6 octobre 2020 - 12 h 17 min
Non non désolé tu pollue plus ici que le voyageur qui fait Paris-New York. D’ailleurs même Greta (qui a disparu) pollue plus quand elle a fait son voyage soi-disant en bateau (qui a fait le trajet retour en avion et l’équipage du bateau aussi).
Foutez nous la paix allez vous occuper des centrales à charbon allemandes qui alimente les TGV bien polluant là-bas les escrologistes.
Xam a commenté :
6 octobre 2020 - 12 h 47 min
A nouveau, avez-vous des données numériques sourcées pour appuyer votre argumentation “tu pollues plus ici que le voyageur qui fait Paris-NY”?
On est d’accord sur Greta mais ce n’est pas l’objet de l’article, c’est au mieux de la digression, au pire un moyen de fuir un débat appuyé sur des faits étayés.
Je serais intéressé par des chiffres sourcés qui montrent que les TGV allemands polluent plus, à distance équivalente qu’un avion.
Menier a commenté :
5 octobre 2020 - 19 h 38 min
Deux heures pour aller de Bordeaux à Paris en TGV et quatre heures en avion, on comprend la colère des Bordelais qui paient pour l’un et l’autre !
Justin Fair a commenté :
6 octobre 2020 - 7 h 54 min
Euh?
Ce ne serait pas plutôt l’inverse?
Enfin , tout dépend d’où on part en région bordelaise et où on va en région parisienne…
EyraudF a commenté :
5 octobre 2020 - 23 h 42 min
Sauf erreur de ma part mais c’est justement l’avion qui est le vecteur de l’épidémie que nous connaissons. Chanter les louanges de l’industrie aéronautique n’est peut-être pas le meilleur moment… Sauf si l’on se moque de toutes les victimes de cette épidémie.
Justin Fair a commenté :
6 octobre 2020 - 7 h 49 min
– Les pandémies n’ont pas attendu l’avion pour se propager lors des siècles passés; et même la grippe espagnole au siècle dernier… L’avion a accéléré le processus, c’est tout!
Que chacun reste bien barricadé chez-soi…et le coronavirus sera bien gardé!
Blaireau a commenté :
6 octobre 2020 - 8 h 58 min
Euh, non, ce sont les voyages qui ont aidé à propager le virus (voitures + avions + trains + bateaux)
Et il s’est beaucoup moins transmis dans les avions (filtres HEPA obligent) qu’ailleurs.
Par contre avec l’avion, ça se propage plus vite et c’est l’absence de réactivité et de contrôles dans les aéroports qui est responsable de notre situation.
Donc c’est bien une erreur de votre part…
Greg6 a commenté :
6 octobre 2020 - 16 h 54 min
@Xam
Vous faites semblant de ne pas comprendre une chose : l’industrie du numérique/internet/streaming est responsable d’une bien plus grande part des émissions mondiales en CO2 et gaz à effets de serre que le transport aérien.
Donc si vous utilisez Netflix, Twitter, Amazon, Instagram etc… et qu’en même temps vous critiquez l’aviation, cela s’appelle de l’hypocrisie.
Et ça heurte la conscience de nos écologistes citadins, des personnes en général très connectées.
Pour ce qui est des chiffres, je vous laisse chercher, toutes les études montrent la même chose.
Y compris celles des organismes écologiques, ce qui rajoute de l’ironie à la chose.
Xam a commenté :
6 octobre 2020 - 20 h 39 min
@Greg:
Est ce que le numérique est responsable de plus de gaz à effet de serre que l’aviation : oui.
La divergence que nous avons est que pour vous il faut s’attaquer aux autres secteurs plus émetteurs de CO2 que l’aviation AVANT de regarder le secteur de l’aviation => vision collective, par industrie. Pour vous l’individu/consommateurs n’a pas beaucoup d’impacts par ses choix sur les émissions totales de CO2. Cette vision malheureusement aboutit au statu quo car chaque secteur,pays, individus exige une diminution des émissions de CO2 des autres avant de s’attaquer aux siens.
De mon côté, je prône pour un changement du côté des individus : quand cela est possible, ne prenons pas l’avion. Arrêtons les we en avion, ne prenons pas l’avion lorsqu’une alternative en 4h ou moins existe en train, limitons les longs-courriers à un tous les plusieurs années.
Mon bilan carbone individuel sera amélioré de manière significative et rapide en limitant le plus possible la “consommation” d’avions (Pariz-NY= 1 tonnes de CO2).
La lutte contre le réchauffement à plus de 1.5° ne sera possible qu’en réduisant de 7.6% par an nos émissions, cette diminution concerne tous les secteurs/indistries, tous les pays.
Je prône également que l’on s’attaque à tous les secteurs en même temps : industrie, transport, alimentation, habitation.
Je n’utilise aucun des services numériques que vous citez. Bien qu’urbain, je ne m’identifie pas aux écolos/bobos que vous semblez citer.
Greg6 a commenté :
7 octobre 2020 - 7 h 53 min
@Maxence
Tout d’abord, il ne s’agit pas d’une attaque personnelle, contre votre bilan carbone ou autre. Je ne verse pas là dedans.
C’est un constat que je fais sur beaucoup de parisiens que je croise.
Ensuite, ce que je reproche à l’industrie du numérique c’est de progresser dans le mauvais sens. Leurs émissions augmentent fortement, sans solution à moyen terme.
Alors que l’aviation diminue constamment ses émissions, avec des moteurs toujours moins gourmands. Et des solutions plus innovantes sont recherchées, avec des investissements.
Donc l’attaque en règle que subit l’aviation paraît pour le moins injuste, et inefficace d’une certaine manière.
C’est le cas aussi d’autres secteurs : isolement dans le bâtiment, progrès dans les voitures etc…
Là encore, le numérique nage à contre-courant.
Enfin, en ce qui concerne le train, on peut dire que c’est une solution privilégiée par les français, quand cela est possible. Ce n’est pas nouveau, c’est historique, les français ont toujours préféré le train.
Xam a commenté :
7 octobre 2020 - 9 h 27 min
Je vous remercie pour cette mise au point et cet échange d’arguments constructifs.
Je ne suis pas d’accord avec cet argument : ”
Alors que l’aviation diminue constamment ses émissions, avec des moteurs toujours moins gourmands. Et des solutions plus innovantes sont recherchées, avec des investissements.”
Vous avez raison que l’efficacité a été améliorée (émissions de CO2 par km par passager) grâce à l’efficacité des moteurs, le fait d’utiliser des moteurs électriques pour les phases de roulage qui commence à arriver. Cependant, pour la planète, ce qui compte, ce ne sont pas les émissions relatives (kg de CO2 par km par passagers) mais totales (kg de CO2 total). Avant le Covid, on voyait le nombre de passagers augmenter en France et donc les émissions de CO2 augmenter (https://www.aeroport.fr/uploads/documents/rapport_2019.pdf.pdf ).
La durée de vie des avions est extrêmement longue; les innovations qui sont évoquées dans l’article (batteries, hydrogène, biocarburants de 3ème génération ou kérosène synthétique) n’arriveront pas avant un bon nombre d’années et plusieurs dizaines d’années pour que l’ensemble de la flotte soit plus propre. Soit dit en passant, ces solutions ne sont pas zéro émission, mais pas d’émissions pendant l’utilisation (il y a les émissions de CO2 pour produire ces équipements et les émissions de CO2 pour les valoriser en fin de vie); cette baisse d’émissions pendant l’utilisation doit être cependant saluée (moins d’émissions c’est toujours mieux).
Comment, dans ces conditions (hors Covid un nombre de passagers qui augmente, des innovations qui vont mettre des dizaines d’années à arriver sur les avions), assurer une baisse de 7,6 % des émissions de CO2 par an (donc tous les ans) ?
Rame a commenté :
7 octobre 2020 - 16 h 12 min
De plus on ne peut pas fermer les yeux sur le fait que le monde de l’aérien est totalement englué dans le monde du numérique et reste lui aussi un fort consommateur, du client jusqu’en interne. La réflexion doit être globale comme le dit Xam, et non chacun qui va défendre son secteur en disant que c’est aux autres d’agir avant eux.
Greg6 a commenté :
7 octobre 2020 - 17 h 44 min
Le problème, justement, c’est qu’il n’y a pas de réflexion globale quand on s’attaque de façon aussi systématique à l’aérien, comme s’il s’agissait d’un totem.
Tout en laissant sciemment de côté un secteur numérique qui non seulement pollue plus. Mais dont les émissions sont en augmentation plus rapide ces dernières années, sans solution pour y remédier à moyen terme.
Alors que le transport aérien tente lui de limiter les siennes, et développe des solutions, même imparfaites.
Je définis cela comme de l’hypocrisie.
Ça ne signifie pas pour autant que l’aérien ne doit pas faire d’efforts supplémentaires.
Après, pour répondre à Xam :
Les nouveaux appareils issu d’un nouveau design, tels l’a220 ou l’a350 font gagner un peu plus 20% en conso par rapport à la génération précédente. Si on en croit les fabricants et les compagnies qui les utilisent.
Les anciens design remotorisés avec quelques améliorations aérodynamiques font gagner entre 15% (a330neo) et 18% (a320neo).
Donc, sur chaque vol, on gagne entre 15 et plus de 20 %.
Et une nouvelle génération de moteurs, à grand diamètre, comme l’ultrafan, pointe déjà le bout de son nez, pour la fin de la décennie. Et donc une nouvelle génération d’avions, avec d’autres innovations, pour 2028-2030.
Comme la crise du covid nous le démontre, les compagnies peuvent avoir tendance à accélérer la sortie de flotte des appareils les plus polluants, pour peu qu’elles y soient incitées.
Il faut donc que les flottes se renouvellent un peu plus rapidement.
Et la croissance du traffic aérien ne sera plus jamais la même que celle des années 1990/2020. Nous avons connus deux phénomènes qui l’ont tiré vers le haut de façon historique : l’essor énorme du marché asiatique, et la forte libéralisation du secteur au niveau mondial, avec notamment les low-cost. Deux choses qui ne se reproduiront pas.
Et d’aucuns disent, mais je ne suis pas expert pour le coup, que les prévisions des années précédentes concernant une hausse importante du traffic relèvent plus d’une bulle spéculative.
Pour moi, il faudrait plancher sur une amélioration du système de taxes de l’aérien, qui prenne en compte les émissions, et donc l’âge, des appareils. Les baisser sur les appareils récents, et instaurer un système progressif.
Un système qui récompense et incite, plutôt que de surtaxer bêtement à l’aveugle.
Et le faire dans toute l’Europe, à l’identique, et pas uniquement sur les compagnies françaises. Ce qui serait totalement contre productif.
Je suis convaincu que de la sorte, les émissions peuvent être réduites, jusqu’à l’arrivée des technologies de rupture dont vous parlez. Prévues après 2030.
C’est un tout, et l’aérien y prend largement sa part en investissement. Et peut, je suis d’accord, faire mieux encore.
Autre chose :
Si la démographie mondiale ne fait qu’exploser, on pourra faire ce qu’on veut, quel que soit le secteur, c’est perdu d’avance…
Justin Fair a commenté :
8 octobre 2020 - 8 h 09 min
+1, Greg6!