Airbus a remis à la compagnie aérienne Middle East Airlines un A321neo portant le MSN10.000, l’EASA a certifié la version MTOW 251T de l’A330-900, et le projet AlbatrossOne aux ailes « battantes » a franchi une nouvelle étape : la démonstration de faisabilité.

Le troisième A321neo livré depuis Hambourg à la compagnie nationale libanaise MEA porte un logo particulier sur le fuselage : MSN10.000. Il s’agit du numéro de construction de la famille de monocouloir Airbus, et non celui du nombre d’avions livrés ; fin aout, le total s’élevait à 9604 (sur 16.219 commandés depuis le lancement du programme). Basée à l’aéroport de Beyrouth-Rafic Hariri, Middle East Airlines attend au total quinze A321neo, configurés pour accueillir 28 passagers en classe Affaires et 132 en Economie (160 sièges, contre 126 dans ses A320 actuels).

Côté gros-porteurs, l’Agence européenne pour la sécurité aérienne (EASA) a certifié une version alourdie de 9 tonnes de l’A330neo, qui lui  permet un rayon d’action plus important. L’A330-900 MTOW 251t (masse maximale au décollage) offre désormais une augmentation significative de la portée de 650 milles nautiques – ou six tonnes de charge utile supplémentaires – par rapport à la version actuelle de 242 tonnes. Pour atteindre ces capacités, Airbus a conservé 99% de points communs de pièces de rechange ; l’augmentation de la MTOW est obtenue grâce à une combinaison « de renforts structurels à poids neutre et d’adaptations de trains d’atterrissage ». Les modifications apportées au train avant et au train d’atterrissage principal ont également permis aux ingénieurs d’Airbus « d’allonger leur délai de révision (TBO), prolongeant ainsi l’intervalle précédent de 10 ans à un nouveau délai de 12 ans, ce qui se traduit par d’importantes économies de maintenance ».

Cette augmentation de l’autonomie « répond à l’évolution des besoins du marché, permettant aux compagnies aériennes de bénéficier de l’économie unique de l’A330neo pour des missions encore plus longues – volant efficacement sur des routes de 20 minutes à plus de 17 heures », explique Airbus dans un communiqué.

La compagnie aérienne Corsair International sera la première compagnie aérienne à exploiter cet A330neo « alourdi ». La nouvelle option MTOW fait de l’A330-900 « la solution idéale pour les routes transpacifiques ou Asie-Europe plus longues », souligne l’avionneur. La certification au nouveau poids de 251 tonnes pour l’A330-800 plus petit aura lieu « l’année prochaine », pour permettre aux compagnies aériennes « d’ouvrir des routes transpacifiques encore plus longues tout en offrant le coût unitaire « le plus bas dans sa catégorie ».

Airbus : MSN 10.000, A330neo alourdi et albatros (vidéo) 1 Air Journal

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Airbus : MSN 10.000, A330neo alourdi et albatros (vidéo) 2 Air Journal

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En ce qui concerne le futur de l’aviation, Airbus a annoncé mercredi avoir franchi une nouvelle étape avec son projet AlbatrossONE, lancé en juin 2019 : le démonstrateur basé sur l’A321 a effectué avec succès une démonstration « porte-à-porte » avec des bouts d’ailes 75% plus longs que ceux testés dans la première phase. Cette dernière campagne d’essais en vol prouve que les bouts d’ailes qui battent librement « peuvent alléger les charges des ailes et éviter le décrochage pour améliorer les performances de l’avion », explique un communiqué. La maquette télécommandée, dotée de bouts d’ailes articulés « semi-aéroélastiques », a récemment terminé avec succès une deuxième campagne d’essais en vol.

Grâce à son étonnante capacité à parcourir de longues distances avec peu de fatigue, l’albatros « a beaucoup à enseigner aux ingénieurs aéronautiques sur l’amélioration des performances des avions ». Et l’équipe du projet Airbus AlbatrossONE « s’intéresse vivement à ce majestueux oiseau de mer », mettant à l’épreuve les principes du battement libre des extrémités des ailes – capables de réagir et de fléchir face aux rafales de vent.

En cas de turbulences ou de rafales, l’aile d’un avion conventionnel « transmet d’énormes charges au fuselage. La base de l’aile doit donc être fortement renforcée, ce qui implique plus de poids à l’avion », a expliqué Jean-Brice Dumont, Vice-président exécutif de l’ingénierie d’Airbus. Le fait de laisser les extrémités d’ailes réagir et s’adapter « réduit les charges, et nous permet de construire des ailes plus légères et plus longues. Plus l’aile est longue, moins elle crée de traînée jusqu’à un effet optimal, ce qui est potentiellement intéressant pour les économies de carburant ».

Le passage à des essais à plus grande taille est prévu, mais sans date précise.

Airbus : MSN 10.000, A330neo alourdi et albatros (vidéo) 3 Air Journal

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