La Commission européenne a officialisé mercredi la prolongation jusqu’au 27 mars 2021 de la dérogation aux règles de l’UE sur l’utilisation des créneaux d’aéroport. Les compagnies aériennes peuvent ainsi planifier leurs horaires de vol avec plus de certitude sans craindre de perdre leurs créneaux horaires en raison de la réduction drastique des vols.

Comme elle le laissait entendre le mois dernier, la Commission a officialisé le 14 octobre 2020 l’extension de la dérogation sur les créneaux de vol, qui devait s’arrêter à la fin du mois. Dans des circonstances normales, les compagnies aériennes doivent utiliser 80% des créneaux qui leur sont alloués pour garantir cette allocation la saison suivante. Une première dérogation à cette règle avait été introduite en mars, lorsque l’arrivée de la pandémie de Covid-19 en Europe avait vu des avions être cloués au seul dans toute l’UE – et d’autres voler à vide pour éviter de perdre ces fameux créneaux.

« La pandémie de coronavirus a eu un impact considérable sur le transport aérien et le secteur de l’aviation dans son ensemble », a déclaré dans un communiqué la commissaire européenne aux transports Adina Vălean. « En prolongeant la dérogation, nous répondons aux données de trafic montrant que le nombre de vols en septembre était toujours en baisse de 54% par rapport à septembre 2019, et qu’il est malheureusement peu probable que le trafic passagers se redresse dans un proche avenir ».

Le trafic devrait encore baisser de 50% en février 2021 selon la Commission, qui s’attend à ce que l’industrie « respecte les conditions convenues volontairement entre tous les acteurs du marché pour la prochaine saison hivernale, en attendant l’adoption de conditions pleinement exécutoires ».

Ce gel des règles des créneaux horaires ne fait pas l’unanimité : s’il arrange les compagnies aériennes, des agences de voyage et distributeurs – qui ont à gérer le mécontentement des clients – s’en plaignent. « Cette mesure dérogatoire en faveur des compagnies aériennes risque de multiplier les «vols fantômes», ceux que les compagnies ouvrent à la vente sans les opérer. Cette pratique polluante permet à certains transporteurs peu scrupuleux de tâter le marché et d’absorber la trésorerie dans l’attente de futurs remboursements… parfois tardifs », déclarait le mois dernier le voyagiste Bourse-des-vols.

Les opérateurs d’aéroport étaient, eux-aussi, initialement opposés à une prolongation pendant les mois d’hiver, puisqu’ils tirent une partie de leurs revenus de ces créneaux horaires. Toutefois, lorsque les compagnies aériennes ont accepté de garantir que la capacité inutilisée serait réattribuée à d’autres compagnies qui pourraient l’utiliser, ils ont finalement accepté cette prolongation.

Créneaux horaires : l’Europe prolonge la souplesse pour tout l’hiver 1 Air Journal

©Zoo Studio/ADP