La compagnie aérienne Lufthansa devrait reprendre la semaine prochaine ses vols entre Francfort et Shenyang puis Pékin, qui serait desservie en direct en décembre. Le programme de vols du groupe d’ici la fin de l’année prévoit à peine 25% des capacités initialement prévues, même si la perte opérationnelle au T3 est moins élevée que celle du trimestre précédent. Le dernier vol vers l’aéroport de Berlin-Tegel sera opéré en Airbus A350.

De retour en Chine depuis fin mai, la compagnie nationale allemande a prévu pour le 27 octobre 2020 son retour entre Francfort et les aéroports de Shenyang-Taoxian et Pékin-Capital, sur une route triangulaire opérée en Airbus A340-300. Selon les GDS consultés par Airlineroute, les départs sont programmés le mardi à 16h50 pour arriver le lendemain à 10h00 à Shenyang ; les vols retour décolleraient le jeudi à 7h40 pour se poser à 90h30 dans la capitale chinoise puis à 15h25 à Francfort.

Lufthansa est sans concurrence à Shenyang, tandis qu’à Pékin elle fait face à Air China, sa partenaire dans Star Alliance. D’après la même source, la reprise des vols en direct entre Francfort et la capitale chinoise est espérée en décembre avec deux rotations hebdomadaires – en fonction de l’évolution de la pandémie de Covid-19. Hors crise sanitaire, la compagnie allemande dessert également Shanghai, Guangzhou, Hong Kong, Nanjing et Qingdao.

Lors de la présentation de ses résultats financiers préliminaires pour le troisième trimestre, le groupe Lufthansa a annoncé que « selon la planification actuelle », les compagnies aériennes (dont Brussels Airlines, SWISS, Austrian Airlines et Eurowings) ne pourront proposer que 25% de la capacité de l’année précédente au Q4 (octobre-décembre) « pour garantir que les opérations aériennes continuent de générer une contribution positive en cash » (213 fréquences hebdomadaires vers les aéroports français sont prévues). 

La demande de voyages aériens « devrait rester faible au cours des prochains mois d’hiver en raison de l’évolution mondiale de la pandémie et des restrictions de voyage associées », souligne le communiqué du groupe qui dans le même temps « travaille intensivement sur des mesures de restructuration dans tous les segments d’activité, afin de réaliser des économies de coûts à court et moyen terme et de minimiser les sorties de trésorerie d’exploitation ».

Lufthansa : Chine, programme, pertes et A350 à Tegel 1 Air Journal

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Le résultat de ces efforts commence à se voir dans les chiffres malgré l’impact « considérable » de la pandémie : en raison d’une extension du programme de vols pendant les mois d’été de juillet et août et de réductions de coûts considérables, explique Lufthansa, les pertes ont été réduites par rapport au T2. A titre préliminaire, l’EBIT ajusté du troisième trimestre était de -1,262 milliard d’euros (année précédente : +1,297 milliard d’euros) ; et après neuf mois, la perte d’exploitation était de -4,161 milliards d’euros (+1,715 milliard d’euros pour la même période en 2019).

Le flux de trésorerie disponible ajusté pour les neuf premiers mois de 2020 s’est élevé à -2,579 milliards d’euros (année précédente: 685 millions d’euros). Au troisième trimestre, le flux de trésorerie disponible ajusté était de -2,069 milliards d’euros (exercice précédent: 416 millions d’euros). Les paiements de 2,0 milliards d’euros pour les annulations de vols liées aux corona ont été partiellement compensés au troisième trimestre par des entrées de trésorerie provenant de l’expansion des activités de vol en juillet et août. Le Groupe « a également bénéficié d’une gestion stricte du besoin en fonds de roulement et du report des paiements d’impôts ».

La dette nette à la fin du troisième trimestre était de 8,93 milliards d’euros (31 décembre 2019: 6,662 milliards d’euros) ». A fin septembre, le Groupe disposait d’une liquidité de 10,1 milliards d’euros. Ce chiffre « comprend les fonds non utilisés des programmes de stabilisation de 9 milliards d’euros de l’Allemagne, de la Suisse, de l’Autriche et de la Belgique. Sur ce total, 6,3 milliards d’euros sont encore disponibles ».

Lufthansa : Chine, programme, pertes et A350 à Tegel 2 Air Journal

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On retiendra d’autre part que le dernier vol de Lufthansa vers l’aéroport de Berlin-Tegel, qui sera fermé suite à l’inauguration le 31 octobre de Brandebourg-Willy-Brandt (plus de huit ans plus tard que prévu), est programmé le 7 novembre vers Munich. Un Airbus A350-900 remplacera l’habituel A320 sur ce vol LH1955, qui décollera de la capitale allemande à 21h10 pour se poser en Bavière à 22h20.

Un porte-parole de Lufthansa a expliqué que « beaucoup de nos clients sont intéressés par ce vol spécial. C’est pourquoi nous avons décidé de changer d’appareil. Nous voulons donner au plus grand nombre de passagers la chance de monter à bord de ce vol et dire adieu à Tegel ». Le dernier vol quittant l’aéroport berlinois sera assuré le 8 novembre par Air France, qui il y a 60 ans avait été le premier opérateur civil à y atterrir.

Pouvant accueillir 45 millions de passagers par an (et jusqu’à 55 millions à l’horizon 2040), le nouvel aéroport Brandebourg doit remplacer à terme les deux aéroports berlinois actuels, Tegel donc (TXL, nord-ouest) et Schönefeld (SXF, sud-est, sur lequel il est en parti construit). Les compagnies traditionnelles, dont les groupes Lufthansa ou Air France-KLM, iront au terminal 1, tandis que les low cost iront au terminal 2 – sauf easyJet qui sera au T1 dans la jetée sud initialement réservée à Air Berlin.

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