La compagnie aérienne Brussels Airlines affiche une perte d’exploitation de 233 millions d’euros en neuf mois, conséquence attendue de la pandémie de Covid-19.

Confirmant ses prévisions de la fin octobre, le groupe Lufthansa a confirmé hier une perte d’exploitation de 4,1 milliards d’euros sur les neuf premiers mois de 2020. Sa filiale et compagnie nationale belge Brussels Airlines, basée à l’aéroport de Bruxelles-Zaventem, a annoncé dans la foulée un EBIT ajusté 233 millions d’euros « en raison de l’effondrement de la demande et de la capacité ». Le chiffre d’affaires a diminué de 70%, passant de 1137 à 339 millions d’euros, et le résultat d’exploitation a baissé de 69% par rapport à l’année dernière pour atteindre 374 millions d’euros. L’EBIT a atteint -256 millions d’euros (année précédente : 0 million d’euros) ; la différence avec la perte d’exploitation « s’explique principalement par des réductions de valeur de 23 millions d’euros sur les actifs en droit d’utilisation de deux Airbus A330-200 et de huit Airbus A319, nécessaire pour le redimensionnement de la flotte », précise la compagnie aérienne dans un communiqué.

Brussels Airlines a transporté 73% de passagers en moins entre janvier et septembre, et le coefficient d’occupation a chuté de 11,4 points de pourcentage à 70,6%. Les 2.107.954 clients accueillis entre janvier et septembre (contre 7,9 millions l’année dernière) ont été transportés sur 18.757 vols, une baisse de 70% par rapport aux 62.683 vols des trois premiers trimestres de 2019. Les frais de fonctionnement ont diminué de 49% pour atteindre 607 millions d’euros, « principalement en raison de la baisse du coût des matériaux et des services liés au volume ».

La compagnie de Star Alliance explique que la pandémie l’a poussée à intensifier et à accélérer son programme de restructuration, qui a été lancé au troisième trimestre 2019 et qui sera maintenant mis en œuvre à 90% d’ici la fin 2020. Suite à l’adaptation de son réseau, le plan Reboot Plus permettra de réduire la flotte de 30% et les effectifs de 25%. Le programme de redressement, qui a été convenu avec les partenaires sociaux et qui est en pleine implémentation, créera « la base d’un avenir durable pour l’entreprise » ; fin septembre, le nombre de salariés avait déjà baissé de 14% par rapport à 2019.

Le coronavirus a « un impact dramatique sur l’aviation dans le monde entier. Brussels Airlines a adapté son programme de vols à l’effondrement de la demande et aux différentes restrictions de voyage, ce qui a conduit à une suspension des vols pendant douze semaines au printemps et à une réduction du programme de vols en été. La compagnie a repris ses vols vers l’Afrique en juillet, rétablissant ainsi l’importante liaison entre l’Europe et le continent africain », rappelle la compagnie aérienne.

Mais après le redémarrage en juin, la demande « a été plus élevée que prévu pendant les mois de juillet et août en raison des voyages loisirs qui avaient repris. Cela a conduit à une augmentation de l’offre de destinations touristiques pendant les deux mois d’été. En raison de l’évolution rapide des restrictions de voyage et de la demande, Brussels Airlines a toutefois dû adapter sa capacité de vol de la manière la plus flexible après l’été, afin de s’assurer que la capacité offerte soit aussi proche que possible de la demande du marché pour préserver sa trésorerie »

Grâce à cette « gestion très proactive et restrictive de la capacité », Brussels Airlines a pu maintenir chaque semaine des opérations aériennes à trésorerie positive « et ce depuis son redémarrage au 15 juin ». Dieter Vranckx, CEO de Brussels Airlines, a déclaré : « Nous continuons à nous concentrer sur l’implémentation de notre plan Reboot Plus en 2020, afin de commencer 2021 avec une compagnie allégée. Sur le plan commercial, contrairement à de nombreux concurrents européens, nous poursuivrons notre gestion stricte des capacités afin de garantir des opérations à trésorerie positive. Comme les restrictions de voyage, les quarantaines et la complexité continuent à peser lourdement sur la demande, nous plaidons pour une démarche européenne des réglementations en matière de voyage, combinée à une approche globale de tests rapides dans le cadre du voyage. Comme premier pas dans cette direction, nous travaillons sur des essais avec des tests COVID-19 rapides et ce bientôt sur des vols spécifiques ».

Brussels Airlines, « en raison de la situation mondiale toujours volatile et très imprévisible », souligne qu’il n’est pas possible de faire des prévisions pour l’ensemble de l’année 2020.

Brussels Airlines souffre de la pandémie 1 Air Journal

©Brussels Airlines