La compagnie aérienne Etihad Airways a annoncé un changement « audacieux » de structure face à l’impact de la pandémie de Covid-19, une gouvernance resserrée devant la voir sortir de la crise avec une flotte concentrée sur le long-courrier.

Des « mesures décisives pour mettre en œuvre un nouveau modèle d’exploitation en tant que transporteur de taille moyenne » ont été annoncées le 8 novembre 2020 par la compagnie nationale des Emirats Arabes Unis. Basée à l’aéroport d’Abou Dhabi, Etihad Airways compte ainsi « s’acquitter de son mandat » à la suite de la crise sanitaire » et « relever de front les défis de la récession mondiale de l’aviation ».

La restructuration de cinq ans (lancée après une perte nette de 1,28 milliard de dollars en 2018) lui permettra de poursuivre sa « transformation », la compagnie aérienne souhaitant se concentrer sur sa flotte d’avions gros-porteurs, avec une structure organisationnelle « plus légère, plus plate et évolutive qui soutiendra la croissance organique alors que le monde recommencera à voler ». Et la compagnie aérienne renforcera sa concentration « sur son offre de base en matière de sûreté, de sécurité et de service; continuer à développer son programme de santé et d’hygiène de pointe Etihad Wellness, et donner la priorité à l’innovation et à la durabilité, qui sont essentielles pour l’avenir de la compagnie aérienne ».

Etihad Airways n’a pas fourni de détails sur l’avenir de sa flotte, qui compte en particulier vingt Airbus A320, dix A321 – et 26 A321neo en attente de livraison. L’avenir de ses gros-porteurs était évoqué depuis le mois de mai, quand elle niait vouloir se séparer de ses A350-1000 et A380 ; un de ses superjumbos vient d’atterrir à Tarbes, apparemment pour du stockage de longue durée,  et depuis le mois dernier, ils ont tous disparu du système de réservation jusqu’en septembre prochain au plus tôt. Si ces deux types venaient à disparaître, elle ne conserverait alors que Boeing 777-300ER, 787-9 et 787-10 Dreamliner – en attendant l’arrivée éventuelle de 777-9. Un autre scénario pourrait bien sûr voir les 777-300ER partir et la commande des 777x définitivement annulée.

Tony Douglas, directeur général du groupe Etihad Aviation Group, a déclaré dans un communiqué : « Après notre meilleure performance au premier trimestre, aucun de nous n’aurait pu prédire les défis qui l’attendaient pour le reste de cette année ». En tant qu’entreprise « responsable, nous ne pouvons plus continuer à nous adapter progressivement à un marché qui, selon nous, a changé dans un avenir prévisible. C’est pourquoi nous prenons des mesures définitives et décisives pour ajuster notre activité et nous positionner fièrement en tant que transporteur de taille moyenne. La première étape est un changement de modèle opérationnel qui nous permettra de restructurer notre équipe de direction et notre organisation pour nous permettre de continuer à remplir notre mandat, assurer la durabilité à long terme et contribuer à la croissance et à la notoriété d’Abou Dhabi ».

Côté gouvernance, Etihad explique que le directeur commercial Robin Kamark a décidé de quitter l’entreprise, et suite à son départ, « les business units au sein de Commercial seront séparées et transférées sous la direction de Mohammad Al Bulooki, Chief Operating Officer (il assumera la responsabilité de la planification du réseau, des ventes, de la gestion des revenus, du fret et de la logistique, de la planification de la stratégie commerciale et des alliances, en plus de son portefeuille existant), Adam Boukadida, directeur financier, et Terry Daly, qui assumera le rôle de directeur exécutif Expérience client, marque et marketing ».

Duncan Bureau, Senior Vice President Sales & Distribution, quittera également Etihad, un poste repris par Martin Drew parallèlement à ses responsabilités actuelles en tant que directeur général du fret et de la logistique. Des changements dans d’autres postes de dirigeants sont également annoncés.

Etihad Airways va se faire plus petite 1 Air Journal

©Etihad Airways