L’Etat est prêt à apporter une aide financière supplémentaire à la compagnie aérienne Air France si besoin est, mais l’idée d’une renationalisation est écartée – tout comme celle d’une nouvelle taxation sur le secteur.

Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a été clair lors de son intervention sur BFMTV : rappelant qu’un plan d’aide pouvant atteindre 7 milliards d’euros est déjà en place depuis avril (c’était avant la deuxième vague de la pandémie de Covid-19), il a déclaré que « s’il y a besoin, à un moment donné, d’un soutien financier supplémentaire à Air France, nous apporterons un soutien financier supplémentaire à Air France ». Et il a ajouté : « parce que c’est une question de souveraineté nationale d’avoir notre propre compagnie aérienne nationale, et puis derrière parce qu’il y a des dizaines de milliers d’emplois qui sont concernés ». Son homologue aux Transports Jean-Baptiste Djebbari avait déjà confirmé la semaine dernière que l’Etat, actionnaire à 14%, est « prêt à recapitaliser » Air France.

Interrogé sur la possibilité d’une renationalisation, Bruno Le Maire a écarté ce scénario : « on n’en est pas là, je ne pense pas que ce soit forcément l’option la meilleure pour le groupe ». Il compte en revanche sur Air France pour « améliorer sa compétitivité » et être « aux meilleurs standards internationaux » – tout en rappelant les conditions notamment écologiques liées à l’aide publique : il maintient la suppression des lignes intérieures là où le train peut-être compétitif en moins de 2h30, car il ne serait pas selon le ministre « cohérent d’avoir dépensé tant d’argent public pour mettre Bordeaux à deux heures de Paris par une ligne à grande vitesse (…) et dans le même temps garder une ligne intérieure Paris-Bordeaux par transport aérien. Ce n’est pas bon pour l’environnement, ce n’est pas bon pour les finances publiques ».

Bruno Le Maire a également précisé être opposé à des « taxations supplémentaires sur un secteur du transport aérien qui est en train de s’effondrer » en contrepartie de nouvelle aide publique : « ce n’est pas très rentable pour les comptes publics parce que ça ne rapporte pas grand chose et ensuite, c’est mettre un peu plus la tête sous l’eau le secteur », a-t-il expliqué.

On retiendra par ailleurs que le groupe Air France-KLM a inauguré début novembre dans la Dubai Airport Freezone (DAFZA) son nouveau QG régional, accompagné de la direction d’Air France Industries. Yeshwant Pawar, directeur général du groupe pour le Golfe, l’Arabie saoudite, l’Iran et le Pakistan, a déclaré : « notre objectif est de continuer à soutenir la communauté, l’industrie et le pays. Nous avons déjà repris les services avec six vols hebdomadaires Air France et KLM quotidiens vers Dubaï, avec des mesures sanitaires supplémentaires pour assurer la sécurité des passagers. Avec autant d’événements et d’occasions majeurs qui se dérouleront en 2021, il y aura encore plus de raisons de visiter Dubaï et les Émirats arabes unis ».

Air France : plus d’aide peut-être, mais ni nationalisation ni taxation 1 Air Journal

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