La compagnie aérienne Lufthansa annonce avoir signé avec le syndicat ver.di du personnel au sol pour des économies de plus de 200 millions d’euros, dans le cadre des économies annoncées pour faire face à la pandémie de Covid-19. Chez sa sœur au sein du groupe allemand Swiss International Air Lines, les mesures temporaires acceptées par kapers concernent les hôtesses de l’air et stewards.

La compagnie nationale allemande a annoncé le 11 novembre 2020 avoir trouvé un accord avec le puissant syndicat du sol sur un « premier paquet de crise », après « d’intenses négociations » : les mesures d’un volume de plus de 200 millions d’euros permettront selon elle de surmonter les effets économiques de la crise sanitaire. Elles concernent principalement le personnel au sol de Deutsche Lufthansa, Lufthansa Technik et Lufthansa Cargo. Cela signifie qu’en plus du temps de travail raccourci, quelque 24.000 agents au sol « apportent désormais une contribution importante pour surmonter les graves conséquences de la pandémie », souligne le communiqué.

Ces économies prendront déjà effet immédiatement, grâce à l’annulation du bonus de Noël pour 2020 ; les bonus de Noël et des vacances pour 2021, y compris les suppléments, seront également supprimés. Le travail de courte durée sera poursuivi « de manière cohérente », ajoute Lufthansa et le complément de la rémunération de ce temps de travail raccourci « sera ramené de 90 à 87% pour 2021 ». Ce qui permettra au total des économies de frais de personnel allant jusqu’à 50% l’année prochaine, en fonction du nombre total d’heures travaillées.

En échange, la compagnie de Star Alliance proposera une protection de l’emploi pour l’année 2021 ainsi que des programmes de retraite partielle et de « licenciement volontaire ». Les discussions sur les réductions à long terme des coûts de main-d’œuvre, pour la période postérieure au 1er janvier 2022 quand l’indemnité de chômage partiel ne s’appliquera plus, « se poursuivront ». « Avec ce paquet de crise, nous avons franchi un premier pas important vers la réduction des coûts de personnel au sol et pouvons éviter les licenciements forcés pour 2021 », a déclaré dans le communiqué Michael Niggemann, directeur général des ressources humaines, des affaires juridiques et des fusions et acquisitions chez Deutsche Lufthansa AG. « Cependant, nous ne pouvons ralentir nos efforts pour continuer à travailler sur les mesures de gestion de crise afin de convenir de bonnes solutions pour les employés après la fin du travail de courte durée », a-t-il ajouté.

Accords syndicaux chez Lufthansa et Swiss 1 Air Journal

©Lufthansa Group

Au terme là aussi « d’intenses négociations », sa sœur Swiss et le syndicat de PNC kapers ont trouvé un accord sur un « train de mesures temporaires » permettant de faire face à la crise sanitaire. Les mesures d’économie prévues sont limitées dans le temps et devraient être mises en œuvre « par étapes de mars 2021 à fin 2023 », l’actuelle convention collective devant ensuite maintenue « au moins jusqu’en 2025 ». Le personnel de cabine constitue le plus grand corps personnel de la compagnie nationale suisse, et le train de mesures limitées dans le temps qui leur est destiné « comprend à la fois des mesures de réduction des coûts et des mesures de gestion du personnel en surnombre ». Il prévoit également un large éventail de « propositions intéressantes » telles que des départs volontaires en retraite anticipée, et de nouveaux modèles de temps partiel ».

Grâce aux mesures négociées et limitées dans le temps, le personnel de cabine prendra part à la réduction des coûts à hauteur d’environ 10% d’ici à la fin de 2023. Les départs naturels des hôtesses de l’air et stewards – « tels que SWISS en a fait l’expérience ces dernières années » – permettront de réaliser environ 10% d’économies supplémentaires. Le processus de soumission du train de mesures aux membres du syndicat démarrera « dans les meilleurs délais », afin que de premières mesures puissent être mises en œuvre dès mars 2021.

« Ce train de mesures concourt largement au programme d’austérité draconien que SWISS a dû s’imposer en réponse à la crise sanitaire du coronavirus. Il contribuera aussi grandement à la sauvegarde des emplois », explique Reto Schmid, chef du personnel de cabine de SWISS.

Pour les lendemains de la crise, il est prévu par Swiss de mettre en place une nouvelle convention collective de travail, négociée juste avant la crise « et contenant des améliorations significatives pour le personnel de cabine ». Cette nouvelle CCT n’a jamais pu être soumise au vote en raison de la pandémie. « Mon principal objectif est d’offrir à notre personnel de cabine déjà aujourd’hui de bonnes perspectives pour après la crise », poursuit Reto Schmid. Les membres de kapers pourront voter sur cette convention collective de travail « dès que la situation économique de SWISS se sera normalisée ».

Accords syndicaux chez Lufthansa et Swiss 2 Air Journal

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