La compagnie aérienne Air Tahiti Nui devrait recevoir une aide de l’Etat français à hauteur de 66 millions d’euros, mais les discussions se poursuivent sur ce qui sera un prêt garanti par l’Etat (PGE).

L’avenir financier face à la pandémie de Covid-19 de la compagnie tahitienne basée à l’aéroport de Papeete-Faa’a a été évoqué le 25 novembre 2020 à l’Assemblée nationale, le secrétaire d’Etat au tourisme Jean-Baptiste Lemoyne déclarant : « les travaux se poursuivent et j’ai bon espoir qu’ils puissent bientôt se conclure pour un prêt garanti par l’État de 66 millions d’euros (7,9 milliards de francs) pour Air Tahiti Nui ». Il répondait aux questions de la députée Maina Sage, qui selon Radio1 a insisté sur le fait qu’ATN « a elle aussi un intérêt stratégique pour le fenua et pour l’État », et doit donc être aidé par le gouvernement français au même titre qu’Air France ou French bee par exemple.

Les arguments de la députée hier ressemblaient fort à ceux du PDG Michel Monvoisin le mois dernier, quand il demandait pour Air Tahiti Nui un accès au financement de l’indemnisation de l’activité partielle jusque là réservé aux seules compagnies aériennes basées dans l’hexagone – et dont bénéficient justement la compagnie nationale et la low cost long-courrier, présentes à Tahiti en concurrence directe avec ATN. « Air France a bénéficié de deux PGE, il faut que vous puissiez aider nos compagnies régionales ultramarines », a déclaré Maina Sage à propos du soutien nécessaire au tourisme et au transport aérien en Polynésie.

Rappelons que selon le PDG d’Air Tahiti Nui, qui voudrait bien « se battre à armes égales », le PGE de 66 millions d’euros servira à financer les salaires et « les pertes futures », quand ceux accordés à Air France par exemple sont utilisés « pour la relance ». Il voudrait donc la mise en place d’un mécanisme de subvention avec la prise en charge du chômage partiel, ou au moins l’étude d’une augmentation de capital directe ou via des entités telles que la BPI (Banque publique d’investissement). Cette augmentation de capital est en effet impossible à Tahiti, où le gouvernement atteint déjà la limite légale de 85% du capital.

Le dirigeant estimait en octobre à entre 75 et 100 millions d’euros les besoins d’ATN pour reconstituer ses fonds propres. Michel Monvoisin a toutefois souligné que la trésorerie d’Air Tahiti Nnui est « bonne », « puisque nous pouvons tenir 24 mois » ; les pertes pour l’année 2020 devraient atteindre 80 millions d’euros, alors que la compagnie tahitienne avait dégagé l’année dernière un bénéfice de 1,5 millions d’euros.

Air Tahiti Nui : un PGE de 66 millions d’euros se rapproche 1 Air Journal

@Aéroport Tahiti Faa’a